ARCHIVÉ – Discours – Notes en vue d’une allocution de l’honorable Jason Kenney, C.P., député, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme

À l’occasion de la signature du Protocole d’Ottawa contre l’antisémitisme
Ottawa (Ontario), le 19 septembre 2011

Priorité à l’allocution prononcée

Bonsoir,

Je suis ici ce soir avec mon collègue, l’honorable John Baird, afin de souligner une étape importante qui a été franchie dans la lutte contre l’antisémitisme.

Bien que le Canada soit généralement tolérant et pacifique, il ne peut faire abstraction de l’augmentation de cette forme plus que pernicieuse du racisme qu’est l’antisémitisme.  

Des actes de vandalisme et des graffitis ont profané les synagogues et les centres communautaires juifs. Même nos campus universitaires sont la scène d’actes d’intimidation antisémites.   

Les Juifs ne représentent qu’environ un pour cent de la population canadienne; toutefois, ils sont la principale cible de crimes haineux. En effet, près des deux tiers des crimes haineux visent ce groupe religieux.

Si nous relâchions notre vigilance et que nous refusions d’admettre que les actes antisémites sont de plus en plus courants et de déployer des efforts pour les combattre, ce serait aussi pire que de fermer les yeux sur ce fléau.

Lorsque nous sommes témoins d’actes de racisme, d’intolérance et de préjudice, nous devons prendre position. Je suis fier d’affirmer que le Canada est devenu un chef de file de la lutte contre l’antisémitisme à l’échelle mondiale.

C’est le Canada qui comptait le plus grand nombre de représentants à l’occasion de la première conférence de la Coalition interparlementaire de lutte contre l’antisémitisme, qui s’est tenue à Londres, en 2009. Par ailleurs, c’est à Ottawa que s’est tenue la deuxième conférence, l’automne dernier.

Les parlementaires présents ont adopté à l’unanimité le Protocole d’Ottawa contre l’antisémitisme. En le signant aujourd’hui, nous prouvons que le gouvernement du Canada l’appuie et qu’il est résolu à atteindre les objectifs qui y sont associés.

Le Protocole incite notamment les dirigeants de groupes confessionnels à prendre l’engagement consistant à lutter contre toutes les formes de haine et de discrimination, y compris contre l’antisémitisme.

Le Protocole incite les gouvernements à établir un groupe de travail international chargé de reconnaître et de surveiller la présence d’actes haineux sur Internet, il exprime des préoccupations quant à l’antisémitisme sur les campus des universités et il encourage l’adoption de solutions locales de surveillance et l’échange de pratiques exemplaires.

En outre, le Protocole invite les gouvernements à réitérer leur engagement à l’égard de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations Unies (1948) ainsi que leur volonté d’assurer son application. L’Holocauste, l’un des pires crimes contre l’humanité de l’histoire, a changé fondamentalement la façon dont le monde entier considère et traite les actes de génocide.

Tel qu’il est énoncé dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide : « pour libérer l'humanité d'un fléau aussi odieux, la coopération internationale est nécessaire. »  

Le Protocole d’Ottawa représente une étape importante de la stratégie globale visant à mobiliser la communauté internationale pour lutter contre l’antisémitisme à l’échelle mondiale. Notamment, le gouvernement est membre du Groupe de travail pour la coopération en matière de sensibilisation, de commémoration et de recherche au sujet de l’Holocauste.

Dans le but de sensibiliser les générations de Canadiens et de Canadiennes futures à l’Holocauste et aux répercussions de la xénophobie, nous avons établi un partenariat avec le B’nai Brith Canada afin d’investir dans le Groupe de travail pour la coopération en matière de sensibilisation, de commémoration et de recherche au sujet de l’Holocauste.

Le Groupe de travail rassemble des érudits, des spécialistes du droit, des éducateurs, des personnes qui ont survécu à l’Holocauste et des représentants du secteur communautaire, qui travaillent à la sensibilisation et à la recherche au sujet de l’Holocauste.

Apprendre des erreurs commises par le passé, c’est nous assurer que nous ne commettons pas de nouveau ces erreurs. Mais nous devons continuer de faire preuve de vigilance.   

Dans l’Allemagne nazie, les Juifs étaient dépouillés de leur citoyenneté, de leurs droits naturels, et leur droit d’existence même était contesté. De l’ère moderne, il y a ceux qui tentent de retirer à l’État d’Israël son droit de faire partie de la communauté internationale, de limiter son droit d’existence et de s’en prendre à ses droits naturels en tant qu’État membre de la société internationale.

Mesdames et Messieurs,  il est inquiétant de constater la nouvelle acceptation du dénigrement d’Israël et des Juifs dans le monde entier. Bien qu’on ne puisse considérer comme antisémites les critiques exprimées à l’égard d’Israël, si les critiques ont pour effet de condamner sélectivement le seul État hébreu et de considérer que ce dernier n’a pas le droit d’exister, un environnement haineux peut en découler. 

Ce jeudi, le Canada prendra une fois de plus position sur la scène mondiale en ce qui a trait à la lutte contre l’antisémitisme lorsqu’il refusera de participer au 10e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, aussi appelée Durban III.   

Je suis fier d’affirmer que le Canada a été le premier pays à se retirer de la Conférence d’examen de Durban des Nations Unies – Durban II. Le Canada a refusé de participer à un processus clairement entaché qui ne permettrait pas de lutter contre les réels problèmes liés au racisme.

Ce refus de participer était fondé sur nos préoccupations à l’égard des événements qui s’étaient produits à l’occasion de la première conférence de Durban, au cours de laquelle il y avait eu des expressions d’antisémitisme, notamment la distribution de copies des Protocoles des Sages de Sion et l’affichage de symboles explicitement antisémites.

La position de principe adoptée par le Canada s’est avérée justifiée lorsque M. Mahmoud Ahmadinejad, président iranien, s’est servi de la deuxième conférence de Durban pour répandre haine et intolérance, de même que lorsque les États-Unis et plusieurs pays de l’Union européenne ont décidé de boycotter la conférence.

Le Canada est résolu à lutter contre le racisme. Il ne peut donc pas favoriser un programme d’action qui vise en réalité à promouvoir le racisme et l’antisémitisme plutôt qu’à le combattre.

Mesdames et Messieurs, le Canada est fier de sa tradition de défense des droits de la personne et de lutte contre la haine et la discrimination. Aujourd’hui, il poursuit sa tradition en signant le Protocole d’Ottawa contre l’antisémitisme. Ce faisant, nous affirmons notre engagement en regard de la lutte contre les actes antisémites, tant au Canada qu’à l’échelle mondiale et nous confirmons notre rôle de chef de file dans la lutte mondiale contre l’antisémitisme.  

Merci.

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