ARCHIVÉ – Notes en vue d’une allocution de l’honorable Jason Kenney, C.P., député, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme

Allocution à la Chambre de commerce d’Halifax

Halifax (Nouvelle-Écosse)
Le 19 avril 2012

Tel que prononcé

Merci beaucoup à l’Office de l’immigration de la Nouvelle-Écosse, coparraineur du déjeuner-causerie d’aujourd’hui de la Chambre de commerce. Je suis honoré d’être ici à Halifax. Veuillez transmettre mes salutations à ma collègue et homologue, la ministre More. C’est formidable de voir ici le député provincial Leonard Preyra. Je l’appelle professeur parce que je l’ai rencontré la première fois dans sa classe. En fait, il m’a invité alors que j’étais député depuis deux mois seulement et m’a laissé m’adresser à ses pauvres étudiants sans méfiance. Alors félicitations Leonard pour ton service public, et encore une fois, pour ton élection et ta nomination à titre de secrétaire parlementaire. Et Rob, merci à toi et à la Chambre de commerce d’Halifax de cette invitation et de me donner l’occasion de parler de ce qui est probablement la plus importante question économique à long terme pour le Canada et pour votre région.

Vous savez, il est vrai de dire que le Canada est une terre ayant toujours fait preuve d’ouverture à l’égard des nouveaux arrivants – vous le savez mieux que quiconque dans cette partie du pays, pas très loin du Quai 21 – à l’égard entre autres des loyalistes de l’Empire Uni et des loyalistes noirs qui sont venus ici en tant que réfugiés au 18e siècle, des colons français avant eux ou des multiples générations qui ont suivi leurs traces, des Écossais forcés à l’exil et des Irlandais victimes de la famine, comme mes ancêtres. Tout cela me rappelle une émission de radio à laquelle j’ai participé ici à Halifax il y a environ deux ans. On discutait des réfugiés, et quelqu’un a téléphoné pour dire qu’il ne comprenait pas pourquoi on acceptait des réfugiés dans notre pays et pourquoi on ne s’occupait pas d’abord des nôtres. Et j’ai répondu qu’en fait beaucoup d’entre nous étaient des descendants de réfugiés, que votre famille soit venue ici en tant que loyalistes de l’Empire Uni, Écossais forcés à l’exil ou Irlandais victimes de la famine, ou encore les Acadiens qui sont revenus après les déportations, les loyalistes noirs, et ainsi de suite tout au long de l’histoire, autrement dit des peuples, souvent les défavorisés de l’histoire,  qui ont fondé cette remarquable société de liberté et de possibilités.

Et nous maintenons cette tradition aujourd’hui. En effet, au cours des six dernières années, le Canada a accueilli le nombre le plus élevé de nouveaux arrivants de son histoire – admettant près d’un quart de million de nouveaux résidents permanents par année, ajoutant l’équivalent de 0,8 p. 100 de notre population chaque année grâce à l’immigration, ce qui correspond au niveau soutenu d’immigration le plus élevé des pays développés. En fait, comme le premier ministre Harper l’a signalé, en janvier dernier, lors de son allocution au Forum économique mondial en Suisse, le Canada a été l’un des seuls pays développés à maintenir des niveaux élevés d’immigration pendant le ralentissement économique mondial. Ce qui n’avait jamais été fait auparavant dans l’histoire moderne de l’immigration canadienne. Au début des années 1980, l’immigration a été réduite de moitié, puis encore énormément réduite au début et au milieu des années 1990, afin de tenir compte du fait que le marché du travail était plus serré. Il était donc quelque peu paradoxal et politiquement risqué pour nous de maintenir des niveaux élevés d’immigration pendant le ralentissement mondial, quand inévitablement le taux de chômage allait augmenter.

Mais pourquoi l’avons nous fait? Parce que nous croyons que l’immigration est importante à long terme, et que nous devons réfléchir à long terme. Nous ne pouvons pas nous contenter de réagir aux situations à court terme de notre économie. Et nous savons bien entendu à quoi ressemble le long terme. Cela me rappelle le vieil argument de John Maynard Keynes qui disait « Tôt ou tard, nous mourrons tous ». Mais, tôt ou tard, c’est sûr aussi, nous vieillissons tous. Notre population est vieillissante et notre main-d’œuvre rétrécit, juste au moment où nous constatons que l’économie canadienne reprend de la vigueur d’un océan à l’autre. Or, nous avons déjà un problème d’importantes pénuries de main-d’œuvre qui ne cessent de croître dans diverses régions et divers secteurs d’activité.

Mais souvent quand je parle de pénuries de main-d’œuvre, les gens s’imaginent que je fais uniquement référence aux sables bitumineux du nord de l’Alberta. Et c’est vrai que les pénuries d’ouvriers là-bas atteindront bientôt un point critique. Mais les pénuries de main-d’œuvre, on peut les trouver pratiquement dans chaque coin du pays. Juste hier, j’étais au centre-ville de Toronto pour rencontrer – pouvez vous croire, en plein cœur de Toronto – des entreprises qui sont incapables de trouver des Canadiens pour occuper certains postes techniques spécialisés en TI. J’étais à Kitchener-Waterloo, la capitale de la haute technologie du Canada, où nous décernons des diplômes en technologie de l’information à des milliers de jeunes étudiants brillants, et pourtant il y a des employeurs en TI qui ne trouvent personne pour effectuer des tâches particulières. Demain, je serai à Montréal pour rencontrer des représentants de l’industrie du jeu vidéo. Croyez moi, nous en avons une très grande, qui produit des milliards de dollars de richesse, et ils veulent à tout prix faire venir des gens de l’étranger parce qu’ils ne trouvent pas assez de Canadiens pour les aider à programmer ces jeux, comme dans l’industrie de l’animation à Vancouver. Ces pénuries de main-d’œuvre se retrouvent dans tous les domaines de compétences de notre économie.

Je me trouvais récemment dans le sud de la Saskatchewan, où j’ai grandi, et j’y ai rencontré des agriculteurs qui offrent 25 $ de l’heure pour des travailleurs agricoles non spécialisés, pour des ouvriers qui n’ont pas nécessairement d’instruction, juste pour faire du travail agricole de base. Pour 25 $ de l’heure. J’ai rencontré les représentants d’une aciérie dans le centre de l’Alberta offrant 26 $ de l’heure à des ouvriers, simples diplômés du secondaire, pour qu’ils viennent travailler à l’usine. Comme personne ne postulait un emploi, ils ont dû déménager leur usine au Mexique. Bon, revenons dans le sud de la Saskatchewan. Ce qui est drôle, c’est qu’ils ne manquent pas seulement de travailleurs agricoles non spécialisés. Ils sont à la recherche de toutes sortes de travailleurs. Aujourd’hui, 15 000 emplois sont affichés dans le site Web du gouvernement de la Saskatchewan, saskjobs.ca. Et j’ai même entendu parler d’un problème que jamais je n’aurais cru possible : une pénurie d’avocats. Je trouve pour ma part que c’est un bon problème à avoir. Mes excuses aux avocats ici présents.

Alors ils font venir des travailleurs étrangers temporaires, comme des avocats de l’Afrique du Sud pour faire le travail juridique parce qu’il y en a trop à faire. Et nous savons maintenant, avec l’énorme développement qui s’en vient dans la région d’Halifax, avec les chantiers navals Irving et la reconstruction de notre flotte navale, il y aura de graves pénuries de compétences ici. Enfin, je pense que la région du Grand Halifax commence à s’approcher du plein emploi. Quand vous avez un taux de chômage d’environ 5 p. 100, vous n’êtes pas trop loin du plein emploi technique.

Et cela ne fera que s’accélérer. Mais voici le paradoxe : Pendant que nous maintenons ces niveaux élevés d’immigration, chaque année nous admettons des dizaines de milliers de nouveaux arrivants qui finissent par se trouver sans emploi ou sous-employés de manière chronique, coincés dans des emplois de survie, dans une économie caractérisée par d’énormes pénuries de main-d’œuvre. Comment expliquer cette situation?

Vous savez, pendant trop longtemps, nous avons laissé nos programmes d’immigration devenir rigides et lents, d’où des résultats économiques de moins en moins bons pour les nouveaux arrivants au Canada. Toutes les données le prouvent. Toutes les études confirment que depuis une trentaine d’années nous constatons une baisse des résultats économiques moyens des nouveaux arrivants et une hausse de leur taux de chômage. En fait, les immigrants au Canada ont un taux de chômage deux fois plus élevé que celui de la population générale. Et ce taux est trois fois plus élevé chez les immigrants diplômés universitaires que chez les diplômés universitaires nés au Canada. Les immigrants gagnent en moyenne 70 p. 100 du revenu des personnes nées au Canada. Vous connaissez tous l’archétype de ce problème. Ne dit-on pas que l’endroit le plus sûr pour faire une crise cardiaque à Toronto est dans un taxi. Il y a fort à parier que votre chauffeur de taxi soit un chirurgien cardiologue. Bon, c’est un mythe, mais trop souvent vrai.

Bien sûr, les immigrants ont contribué énormément à notre pays et de nombreuses façons tangibles. Et bien sûr, ils continuent de réussir de façon extraordinaire dans notre économie – comme Nadir Mohammed, qui est arrivé en tant que réfugié fuyant l’Ouganda d’Idi Amin au début des années 1970, avec des dizaines de milliers d’autres coreligionnaires ismaïliens. Imaginez, 40 ans plus tard, cet homme qui est arrivé ici avec rien, comme réfugié, est maintenant président-directeur-général de notre plus grosse entreprise de télécommunications. Mike Lazaridis, fondateur de Research in Motion, est né en Turquie. Hassan Khosrowshahi, qui a fondé Future Shop et l’a vendu pour plus d’un milliard de dollars, a immigré au Canada en provenance de l’Iran. Alors n’est il pas vrai que si vous venez dans ce pays, travaillez dur et suivez les règles du jeu, tout est possible? Mais, il faut dire aussi que ces exemples sont l’exception et non la règle.

Je ressens un certain fardeau moral comme ministre quand je rencontre des gens qui sont venus au Canada pleins d’espoir, rêvant de réaliser leur potentiel, mais qui ne trouvent que déception et sont coincés dans des emplois de survie, incapables de réaliser leur potentiel. Comme cette femme que j’ai rencontrée à Vancouver il y a deux semaines environ. Elle est radiologiste, a émigré de l’Iran il y a trois ans, et son mari est chirurgien pédiatre. Elle a fondu en larmes quand elle m’a expliqué comment, après trois ans, les économies de sa famille se sont évanouies, il n’y a plus de possibilité d’obtenir leur permis d’exercer, et ils ne voient pas comment s’en sortir. Elle a dit que même si elle déteste l’Iran à cause du gouvernement inacceptable qui est en place, elle va être obligée d’y retourner pour avoir un revenu afin de pouvoir envoyer son fils à l’université pour qu’il réalise son rêve de devenir le médecin canadien qui va trouver le remède contre le cancer.

Tous les jours, je rencontre des femmes et des hommes dans cette situation. Nous avons le devoir, envers eux, envers nous-mêmes – et envers le Canada – de corriger cette situation, de mettre fin à ce dysfonctionnement dans un système d’immigration rigide et lent. Oui, nous avons beaucoup de réussites exemplaires. Oui, nous enrichissons notre diversité. Mais trop souvent, cela se termine par des déceptions et des frustrations pour les nouveaux arrivants, dans une économie qui a besoin de pleinement profiter de leurs talents et de leur dur labeur. Et c’est ce que nous cherchons à accomplir.

Nous devons donc passer d’un système lent et rigide à un système rapide et souple, apte à apparier les nouveaux arrivants à des emplois disponibles maintenant et dans l’avenir. Un des problèmes que nous avons créé est que pendant des années nous avons vendu deux fois plus de billets que de sièges disponibles dans l’avion à destination du Canada. Nous acceptions de 400 000 à 500 000 demandes, mais nous admettions 220 000 personnes par année. Ceux qui se trouvaient dans la salle d’embarquement pour le Canada et qui avaient acheté leurs billets ne pouvaient pas embarquer. Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec un arriéré d’un million de personnes en attente pendant sept ou huit ans.

Ce qui veut dire que nous perdons bon nombre des candidats les plus brillants et talentueux au monde, comme le meilleur diplômé de l’Institut de technologie d’Hyderabad en Inde, que j’ai rencontré à Mumbai il y a deux ans. Le gars vient d’un pays d’un milliard de personnes et c’est le meilleur étudiant de l’université la plus réputée. Alors je lui dis « Mon garçon, on aimerait t’avoir au Canada. » Il me répond, « Alors ministre, comment ça se ferait? » J’ai commencé à m’embrouiller, à regarder le plancher et à marmonner. Je lui ai dit, « Bien, tu pourrais présenter une demande et nous te contacterions dans environ huit ans. » Il a dit, « Mais mon ami qui a terminé ses études avec moi a pu entrer en Australie seulement six mois après sa demande. Il est déjà en Australie. »

Mes amis, nous ne sommes pas de taille. Bon nombre des candidats les plus brillants et talentueux nous échappent. Nous avons donc besoin d’un système d’immigration en temps réel. Pour y parvenir, nous devons régler de manière décisive ces vieux arriérés; nous avons donc annoncé dans le budget que nous allons retourner environ les trois quarts des demandes qui font partie du principal arriéré de l’immigration. Difficile décision, que nous avons prise à regret. Mais pour corriger ces problèmes structurels fondamentaux, il faut prendre des décisions difficiles. C’est donc dire que dans environ 18 mois nous disposerons enfin d’un système en temps réel dans notre principal programme d’immigration. Les nouveaux demandeurs – s’ils sont qualifiés – seront admis en l’espace de mois plutôt que d’années. De leur côté, les employeurs peuvent examiner le marché du travail mondial de plus en plus mobile pour recruter à un stade précoce des candidats dont nous faciliterons l’admission rapide pour qu’ils puissent venir travailler au Canada à leur niveau de compétence.

Au fait, tous ces changements que nous faisons, nous les faisons en nous fondant sur la recherche et les données, en tenant compte des précédents internationaux. Par exemple, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont créé un système que nous aimerions reproduire, dans lequel ils ont établi un bassin de candidats qualifiés qui – et c’est ce que nous ferons – qui devront faire évaluer à l’avance leurs études et déterminer leur équivalence par rapport à la norme canadienne. Vous savez, une partie de la stupidité de notre système actuel est que nous attribuons le même poids à un diplôme de Harvard comme à celui du pire collège aux États-Unis. Nous regardons la quantité d’études sur le papier plutôt que d’analyser sa qualité ou sa pertinence pour le marché du travail canadien. Nous allons commencer, par la désignation de certaines organisations ayant l’expertise dans l’évaluation des études étrangères, à faire une évaluation qualitative. Nous allons donc admettre des gens dont les diplômes vont en réalité être reconnus comme tels au Canada. Et nous entamerons ensuite un processus de pré-évaluation des diplômes étrangers pour ceux qui veulent exercer une profession nécessitant un permis. Cela découlera des travaux que nous sommes en train d’accomplir avec la Nouvelle-Écosse et les autres provinces pour simplifier et accélérer le processus de reconnaissance des titres de compétences, en créant le plus possible une méthode commune nationale pour la reconnaissance et l’évaluation des titres de compétences.

Ces candidats feront donc partie de ce bassin. Ils seront aussi sélectionnés en fonction d’une nouvelle grille de points insistant davantage sur les immigrants plus jeunes, sur l’expérience de travail canadienne, par opposition à l’expérience de travail étrangère. Nous allons aussi vraiment accorder une priorité plus grande à ceux qui ont des emplois réservés. Ils seront inclus dans le bassin en ayant donné leur consentement à ce que nous transmettions leurs demandes aux employeurs. Alors si, dans trois ans, l’un des sous-traitants d’Irving constate qu’il a besoin d’un certain type d’ingénieur, et qu’aucun Canadien n’est disponible, il pourra faire une recherche dans le nouveau système, extraire les candidats possédant les qualifications, passer à l’étape de la diligence raisonnable, leur offrir des emplois, et de notre côté les faire venir, espérons nous, dans un délai d’environ deux mois. Voilà ce que je veux dire par un système d’immigration en temps réel qui réunit les immigrants et les emplois disponibles, autorisant les employeurs à sélectionner des travailleurs. Parce que les employeurs savent mieux que les gouvernements quels candidats peuvent réellement venir travailler à leur niveau de compétence peu de temps après leur arrivée.

Nous allons entreprendre plusieurs autres réformes importantes, dont l’une d’entre elles est déjà réalisée bien entendu, à savoir la réforme du Programme des candidats des provinces. L’élargissement de ce programme en Nouvelle-Écosse a eu, je crois, des répercussions très positives en 2005-2006. Je sais que la Nouvelle-Écosse et d’autres provinces aimeraient voir s’accroître leur allocation de candidats de la province. Ayant déjà procédé à une vaste évaluation de ce programme, nous collaborons avec les provinces pour maximiser la valeur des candidats et des postes utilisés pour la désignation.

Et nous venons juste d’annoncer, en collaboration avec les provinces, la mise en place d’un niveau de compétence linguistique minimal. Malheureusement, certaines provinces désignent des candidats ne possédant aucune maîtrise de la langue officielle. Et quand cela se produit, vous savez quoi? À long terme, ces travailleurs sont probablement voués à l’échec dans notre économie, surtout si leur employeur se retire des affaires ou les met à pied. Bonne chance si vous voulez garder la tête hors de l’eau dans ce marché du travail moderne sans aucune compétence linguistique en anglais. La nouvelle norme sert donc à les protéger et à garantir leur avenir. Mais nous allons travailler avec les provinces. Nous aurons une rencontre avec Marilyn et mes autres collègues provinciaux pour examiner la voie à suivre concernant le Programme des candidats des provinces. Mais le but de nos réformes fédérales est de compléter les forces de ce programme.

Nous allons également restructurer nos programmes des investisseurs et des entrepreneurs afin d’obtenir un rendement beaucoup plus grand de l’investissement pour le Canada. Nous sommes en train de vendre notre pays à un prix beaucoup trop faible pour attirer des investisseurs et des entrepreneurs. Hier, j’ai annoncé par exemple que nous allons créer un nouveau programme de visa pour démarrage d’entreprise qui facilitera l’immigration rapide d’étrangers innovateurs qui sont appuyés par des investisseurs providentiels et des sociétés de capital de risque canadiennes pour qu’ils puissent venir ici rapidement créer leurs entreprises – entreprises qui, croyons nous, seront de portée mondiale. Et je parlais justement ici du travail remarquable qu’on accomplit en Nouvelle-Écosse dans le secteur des services financiers, de la nécessité et la volonté d’attirer des entrepreneurs comme ceux-là. Ce programme est tout indiqué à cet égard.

Enfin, comme nous l’avons mentionné dans le budget, nous allons prendre des mesures pour améliorer l’harmonisation entre le programme des travailleurs temporaires qui comble des pénuries de main-d’œuvre à court terme et notre régime d’assurance emploi. Parce que l’un des paradoxes est que même dans certaines régions et dans certaines collectivités caractérisées par un taux de chômage chronique supérieur à 10 %, les employeurs s’adressent à nous parce qu’ils ne peuvent pas trouver de travailleurs locaux pour occuper les emplois disponibles – pas juste des emplois saisonniers, mais aussi des emplois permanents. Et pour moi c’est un énorme paradoxe de faire venir des gens littéralement de l’autre bout du monde pour qu’ils travaillent dans des collectivités où nous savons qu’il existe un taux de chômage de plus de 10 p. 100.

Et comme le budget l’annonçait, nous allons essayer de faire en sorte que les employeurs sachent que, dans l’aire de recrutement, il existe un certain nombre de chômeurs inscrits et qu’ils devraient les recruter. Et nous mettrons les chômeurs au courant du fait que les employeurs sont en train d’embaucher. Nous ne devrions pas faire venir des travailleurs étrangers temporaires de l’autre bout du monde pour prendre des emplois au Canada dans des collectivités caractérisées par un chômage chronique élevé. Je pense que nous devons améliorer cette situation. Cela fait partie de notre vision plus large.

Permettez-moi de dire en terminant que je sais qu’ici en Nouvelle-Écosse et dans les provinces de l’Atlantique les gens sont de plus en plus conscients que les pénuries de main-d’œuvre et le vieillissement de la population vont avoir un impact particulièrement grave dans cette région à l’avenir. Nous devons tous collaborer – les entreprises, les gouvernements fédéral et provinciaux, les organismes sans but lucratif qui aident les nouveaux arrivants – pour faire en sorte que l’immigration, plus que jamais auparavant, soit favorable à l’économie du Canada afin que l’économie du Canada soit favorable aux nouveaux arrivants.

Voilà notre vision. J’espère et je crois, une fois ces réformes terminées, que nous jetterons un regard vers le passé et verrons qu’il n’y a plus d’écart de chômage entre les nouveaux arrivants et les Canadiens de naissance, que nous avons une nouvelle génération d’entrepreneurs immigrants prospères qui arrivent au Canada – dans la région de l’Atlantique – qui créent de la richesse, réalisent leur potentiel et contribuent pleinement à cette magnifique société. Je suis donc impatient de collaborer avec vous tous dans les mois et années à venir pour réaliser ces importantes réformes. Et merci encore de votre attention.

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