ARCHIVÉ – Notes en vue d’une allocution de l’honorable Jason Kenney, C.P., député, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme

À une conférence de presse pour annoncer un nouveau Programme fédéral des métiers spécialisés

Mississauga (Ontario)
Le 10 décembre 2012

Tel que prononcé

Bonjour.

Je m’appelle Jason Kenney et je suis le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme. 

Je tiens d’abord à présenter mes sincères excuses à tous ceux et celles qui m’ont attendu. Mon vol a été retardé de deux heures en raison des mauvaises conditions météorologiques à Ottawa et d’une panne d’équipement. Et il m’était malheureusement impossible de venir ici par mes propres moyens.

Nous nous trouvons actuellement dans une usine de fabrication d’équipement d’avions, Cyclone MFG Incorporated. Je tiens à remercier Andrew Sochaj de son accueil chaleureux ainsi que mon collègue Wladyslaw Lizon, député de cette région, de sa présence ici aujourd’hui.

J’ai beaucoup d’amis parmi vous qui travaillent dans le milieu des affaires et qui retiennent les services de gens de métier, notamment mon ami Mario Cortellucci. Je sais que d’autres invités seront présentés après mon allocution.

Je vous remercie de votre patience, car il s’agit d’une annonce très importante – une annonce historique pour le programme d’immigration du Canada. Comme vous le savez, notre gouvernement a entrepris de réformer fondamentalement le système d’immigration canadien dans le cadre du Plan d’action économique. 

Les objectifs de cette réforme sont d’améliorer les résultats économiques de l’immigration, d’accroître les revenus des nouveaux arrivants en vue de faciliter leur intégration dans la société canadienne, de leur assurer la possibilité de travailler selon leur niveau de compétence dès leur arrivée au Canada, pour qu’ils puissent ensuite pleinement contribuer à la rentabilité de notre pays.

Trop de nouveaux arrivants au Canada ont tenté, pendant trop longtemps, de réussir tant bien que mal au sein d’une économie où de nombreuses régions et industries connaissaient des pénuries de main-d’œuvre importantes et croissantes. Cette situation est vraiment paradoxale, puisque les plus graves de ces pénuries se constatent dans les métiers spécialisés, là où l’on recherche des hommes et des femmes hautement qualifiés qui travaillent habituellement de leurs mains et qui possèdent des connaissances très spécialisées leur permettant de contribuer à notre économie. 

Nous avons toutefois constaté au cours des trois ou quatre dernières décennies qu’il était pratiquement impossible pour les gens de métiers spécialisés d’immigrer au Canada par l’intermédiaire de notre programme des travailleurs qualifiés, puisque ce programme met l’accent sur la formation scolaire et postsecondaire. Seulement trois pour cent des travailleurs qualifiés retenus possédaient donc une formation dans des métiers spécialisés.

Et pourtant, tous les experts s’entendent pour dire que nous avons de graves pénuries de main-d’œuvre dans les métiers spécialisés. La Chambre de commerce du Canada estime qu’au cours de la prochaine décennie, il pourrait y avoir un manque à gagner allant jusqu’à 163 000 travailleurs de la construction, 130 000 travailleurs de l’industrie pétrolière et des dizaines de milliers de travailleurs dans les métiers spécialisés.

J’ai évidemment parlé avec M. Sochaj, le propriétaire de Cyclone Manufacturing qui nous accueille aujourd’hui. Il m’a dit qu’il a déjà un effectif de quelque 400 employés, mais qu’il recherche constamment de nouveaux gens de métier. Pour l’instant, il aimerait en embaucher 20. 

L’autre jour, je discutais avec le directeur d’une des plus importantes entreprises de fabrication du Canada, qui m’a dit qu’il comptait actuellement 17 000 employés au pays, mais qu’il faisait face en ce moment à une importante pénurie de gens de métier qualifiés. On peut constater ces pénuries ici, à Toronto, mais également dans tout le pays. Je suis allé récemment à North Bay, en Ontario. On m’a alors dit à quel point les compagnies minières s’apprêtaient à connaître un niveau de croissance très élevé grâce aux projets miniers du cercle de feu en Ontario, mais qu’elles recherchaient désespérément des gens de métier. Cette situation se répète dans les métiers spécialisés à l’échelle du pays. 

Il va de soi que les gouvernements doivent tout mettre en oeuvre pour offrir de la formation aux Canadiens sous-employés ou sans emploi afin qu’ils puissent pourvoir les postes disponibles au sein de notre économie. Il faut toujours accorder la priorité aux Canadiens au moment de combler les pénuries de main-d’œuvre. Certains groupes très populeux de citoyens, comme les jeunes Canadiens et Autochtones, connaissent des niveaux disproportionnés de chômage. Nous devons en faire davantage pour les aider à se trouver un emploi rémunérateur.

Investir davantage dans la formation professionnelle, dans les programmes d’apprentissage et dans l’acquisition de nouvelles compétences est une des importantes responsabilités des gouvernements provinciaux. Les employeurs se doivent aussi d’investir dans l’apprentissage et la formation. Mais les importantes pénuries de main-d’œuvre persistent malgré tous les efforts d’investissement des employeurs et des provinces dans l’acquisition de nouvelles compétences et les apprentissages.

C’est pourquoi nous annonçons aujourd’hui un changement fondamental dans la politique d’immigration du Canada. Dès le 2 janvier 2013, pour la première fois en quarante ans, un des volets de notre programme fédéral d’immigration sera destiné aux gens de métiers spécialisés, à ceux qui savent travailler de leurs mains et qui pourront contribuer grandement à l’économie du pays. Je suis très fier d’annoncer que nous respectons ainsi un des engagements pris dans le Plan d’action économique. Nous commencerons à accepter les demandes présentées au titre du tout nouveau Programme fédéral des métiers spécialisés dès le 2 janvier 2013.

Nous mettrons davantage l’accent sur la formation pratique et l’expérience professionnelle, plutôt que sur l’éducation officielle. Il sera ainsi plus facile aux gens de métier de venir au Canada. Pour pouvoir soumettre leur demande, les candidats devront toutefois respecter quatre exigences.

D’abord, ils devront soit avoir une offre d’emploi au Canada, soit un certificat de compétence d’une province ou d’un territoire qui leur permettra de pratiquer leur métier dès leur arrivée. 

Ensuite, les demandeurs devront avoir accumulé au moins deux années d’expérience professionnelle en tant que gens de métiers spécialisés.

Puis, dans le cadre de leur expérience de travail, les demandeurs devront prouver qu’ils ont déjà réalisé certaines tâches nécessaires pour pouvoir exercer leur métier spécialisé au Canada. 

Enfin, tous les demandeurs devront prouver qu’ils possèdent un niveau de compétence linguistique de base. 

J’insiste sur le qualificatif « de base », car un grand nombre d’étrangers oeuvrant dans le domaine des métiers spécialisés n’ont pas fait d’études postsecondaires et n’ont jamais eu la chance de parfaire leur connaissance de l’anglais ou du français. Normalement, ils ne seraient pas admissibles selon la grille de points établie pour les travailleurs qualifiés. C’est pourquoi nous accepterons que les gens de métier n’aient qu’une connaissance de base de l’anglais et du français, qui leur sera suffisante pour travailler en toute sécurité et pour s’intégrer au Canada. Mais les demandeurs ne seront pas tenus d’avoir un niveau de compétence linguistique élevé dans ce programme.

Comme vous le savez, le gouvernement prend également des mesures pour réduire les arriérés de notre système d’immigration et pour rendre ce dernier plus rapide et plus souple et adapté au marché du travail. Il nous faut donc gérer les demandes et éviter les arriérés afin d’assurer des délais de traitement rapides. C’est pourquoi le gouvernement n’acceptera pas plus de 3 000 demandes au cours de la première année du Programme fédéral des métiers spécialisés. Mais j’insiste : nous prévoyons en accepter plus ultérieurement.

Lorsque nous avons mis en place la catégorie de l’expérience canadienne en 2008, ce nouveau programme qui permet aux travailleurs temporaires hautement qualifiés ainsi qu’aux étudiants étrangers de rester au Canada, nous n’avons reçu que 2 500 demandes la première année. Pourtant, nous en avons reçu 10 000 cette année. C’est donc dire que ces programmes ont besoin de temps pour atteindre un certain rythme. Nous prévoyons que 2013 sera une année d’essai, où nous recevrons les toutes premières demandes au titre du Programme fédéral des métiers spécialisés. J’espère qu’elles seront ensuite plus nombreuses. Parmi les travailleurs admissibles, on compte notamment les électriciens, les soudeurs, les mécaniciens de matériel lourd et les tuyauteurs. La liste des métiers qualifiés sera annoncée avant le lancement du programme, le 2 janvier.

Donc, pour conclure, je suis très enjoué à l’égard de ce projet sur lequel nous travaillons depuis quatre ans, soit depuis mon arrivée comme ministre de l’Immigration. J’ai entendu des citoyens demander pourquoi nous avions cessé d’accepter les immigrants travaillant dans des corps de métiers et des métiers spécialisés, contrairement à ce que nous faisions dans les années 1950 et 1960. 

Puis, j’ai entendu des employeurs réclamer désespérément des gens des métiers spécialisés qui répondraient à leurs besoins d’expansion, contribueraient à leur croissance et assureraient leur prospérité économique. Voilà pourquoi nous apportons ces changements aujourd’hui.

Il nous faut un système d’immigration qui convient au Canada, qui convient à notre économie, qui convient aux nouveaux arrivants, qui stimulera notre croissance et qui assurera notre prospérité à long terme.

Merci beaucoup.

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