ARCHIVÉ – Notes en vue d’une allocution de l’honorable Jason Kenney, ministre du Multiculturalisme

À l’occasion d’une conférence de presse pour annoncer l’appui du gouvernement à un projet de monument commémoratif aux victimes du communisme

Ottawa (Ontario)
23 août 2013

Tel que prononcé

Merci infiniment, Chris, de vos paroles et de votre engagement envers notre tradition comme pays, un champion de liberté et de droits de la personne. Et je vous souhaite la bienvenue à tout le monde ici, particulièrement certains invités spéciaux.

Permettez-moi de souligner en particulier la présence d’un certain nombre d’invités de marque. Tout d’abord, je vois que mon ancien collègue parlementaire, l’ex-ministre David Kilgour, est ici. Je suis heureux de te voir ici, David. L’un des champions les plus courageux et les plus indéfectibles des droits de la personne et de la dignité humaine que compte le Canada.

Nous avons aussi avec nous la présidente du Congrès canadien-polonais, madame Teresa Berezowski. Teresa, merci d’être ici.

Un représentant du Congrès des Ukrainiens-Canadiens. Le président Paul Grod ne pouvait pas être présent, mais merci au CUC d’avoir envoyé un représentant.

Monsieur Markus Hess, président du Central and Eastern European Council of Canada. Merci, Markus, d’être ici.

Et merci aussi au sénateur Hai Ngo pour sa présence ainsi que son dévouement envers ce projet, qui témoigne du grand désir qu’a la communauté vietnamienne de voir ce lieu de commémoration collective voir le jour.

Aujourd’hui, nous commémorons la journée du Ruban noir. C’est une occasion de rappeler une expérience de centaines de millions de gens de l’Europe centrale et orientale qui ont survécu, qui ont vécu la terreur communiste à la suite de l’entente Molotov-Ribbentrop cette journée et en 1939.

En cette journée du Ruban noir, nous nous joignons aux membres des communautés centre-européennes et est-européennes du Canada pour nous rappeler la trahison qu’a fait subir aux habitants de l’Europe centrale et orientale le Pacte Molotov-Ribbentrop.

Cette journée en est une de commémoration commune, une occasion de faire acte de souvenir en communauté pour les Canadiens dont les familles ont vécu ces années de terreur inimaginable, une terreur qu’a décrite de façon saisissante l’auteur Tim Snyder dans son récent ouvrage à succès Terres de sang, où il raconte en détail comment des millions de personnes ont perdu la vie pendant cette période horrifiante.

Mais la journée du Ruban noir ne souligne qu’un aspect d’un siècle de tyrannie derrière le Rideau de fer et sous la férule des régimes communistes totalitaires, siècle que plusieurs universitaires et historiens de premier ordre ont analysé de près dans Le Livre noir du communisme, estimant qu’aux alentours de 100 millions de personnes ont été tuées durant le XXe siècle à cause des actes de violence et de terreur, de persécution et de génocide soutenus par les États communistes.

Le Canada, comme l’a indiqué le ministre Alexander, a toujours joué un rôle remarquable en tant que symbole d’espoir et de liberté pour les opprimés du monde, et tout particulièrement pour les personnes qui ont connu ces manifestations du totalitarisme et qui y ont survécu.

À partir de 1917, après la Révolution russe, le Canada a accueilli des réfugiés de la Russie et d’autres pays d’Europe de l’Est, des personnes dépossédées qui, dans bien des cas, avaient perdu des membres de leur famille et qui sont venues ici en quête de liberté. Le Canada est devenu le refuge de centaines de milliers d’Ukrainiens fuyant l’oppression, y compris de survivants de l’Holodomor de 1932-1933, une famine dont notre parlement a reconnu le caractère génocidaire.

Le Canada a ouvert ses portes aux Polonais qui ont échappé à l’occupation soviétique durant et après la Seconde Guerre mondiale, accueillant des âmes courageuses qui ont fait œuvre de solidarité comme notre collègue parlementaire Wladyslaw Lizon. Le Canada a été une terre d’asile pour des dizaines de milliers de réfugiés hongrois qui ont fui l’invasion communiste soviétique en 1956 et ont commencé une nouvelle vie libre et féconde ici, au Canada.

Le Canada était l’endroit de sécurité pour dizaines des milliers des réfugiés du communisme du printemps de Prague en 1968. Et le Canada évidemment était le refuge de dizaines de milliers de réfugiés de l’oppression communiste du Vietnam à la fin des années 1970. 

Et le Canada toujours représente un espace de liberté pour ceux et celles qui étaient les victimes de ce système de totalitarisme.

C’est pourquoi il est important qu’en tant que Canadiens, ensemble, nous tirions des enseignements de ces événements historiques, de ce siècle que Jean-Paul II a baptisé le siècle des larmes. Nous qui avons hérité des institutions et des valeurs de la démocratie devons nous rappeler à quel point elles sont fragiles et combien un système de gouvernement qui fait fi de la dignité fondamentale inaliénable de l’être humain peut mener à la violence et faire des ravages.

C’est pourquoi le gouvernement du Canada est déterminé à collaborer avec les communautés touchées au Canada pour faire de ce magnifique endroit un lieu national de commémoration. C’est pourquoi nous avons promis dans notre programme de la dernière élection fédérale de travailler avec les communautés touchées à créer un monument commémoratif national aux victimes du communisme. D’autres démocraties du monde ont érigé des monuments similaires, et il est temps que le Canada fasse de même. 

Et c’est pourquoi je suis heureux d’annoncer, au nom du gouvernement du Canada, que nous verserons 1,5 million de dollars durant les deux prochaines années à la fondation Tribute to Liberty pour permettre l’érection d’un monument national à la mémoire des victimes du communisme intitulé Le Canada, terre d’accueil. 

Donc c’est une occasion pour le gouvernement du Canada de travailler avec les communautés affectées et soyons clairs : il y a million des Canadiens qui ont été affectés, qui ont été opprimés, persécutés ou qui sont les descendants de ceux qui sont venus au Canada avec une telle expérience et nous travaillons ensemble avec ces communautés, avec ces Canadiens pour créer un espace de mémoire commune, un espace d’apprentissage pour qu’on puisse transmettre aux générations à venir l’expérience des États totalitaires communistes. 

C’est une obligation que nous avons parce qu’il y a tendance à oublier ces expériences historiques. Il y a tendance à mettre aux côtés les leçons du XXe siècle et de ces systèmes de gouvernement communiste. Et c’est la raison pour laquelle nous avons, d’après moi, une obligation morale à créer pas seulement un monument mais les projets éducationnels à long terme avec l’organisme Tribute to Liberty pour transmettre l’expérience de ces Canadiens, victimes du communisme.

Le présent lieu en sera un de souvenir commun. J’espère – et j’en suis convaincu – que les générations futures de descendants des réfugiés ukrainiens au Canada viendront ici le jour commémoratif de l’Holodomor pour déposer des gerbes de fleurs et entretenir le souvenir sacré des millions de personnes qui ont perdu la vie par la faute de Staline et de ses sbires durant l’Holodomor. J’ai aussi l’espoir que le jour de commémoration du massacre de Katyn, les descendants des Polonais se rendront ici, au cœur de la capitale de notre pays, afin de se rappeler les efforts déployés par les communistes soviétiques pour éliminer l’élite de la Pologne.

J’ai espoir que les descendants des réfugiés vietnamiens viendront ici se souvenir des personnes tuées, emprisonnées ou persécutées pour leur foi, pour leur croyance – pour avoir cru en la démocratie.

Et j’espère que les Canadiens de toutes origines se joindront à eux dans ces commémorations.

Il s’agit donc d’un projet qui subsistera longtemps après que nous tous ici présents serons partis. Ce projet laissera une trace permanente, grâce à laquelle les générations de Canadiens à venir sauront qu’elles ne doivent jamais oublier cette période de l’histoire de l’humanité.

Donc je vous remercie de votre engagement, particulièrement les membres des communautés impliquées.

Et pour conclure, je cite le premier ministre Harper qui, parlant de la journée du Ruban noir, a dit, aujourd’hui, nous montrons que notre pays « condamne les crimes contre l’humanité et qu’il sera toujours le champion indéfectible de la liberté, de la démocratie, des droits de la personne et de la primauté du droit. » 

Ce lieu n’est pas qu’un lieu de tristesse et de souvenir : c’est aussi un lieu où toute personne peut exprimer sa gratitude pour ce que le Canada, terre d’accueil, lui a offert.

Merci beaucoup.

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