ARCHIVÉ – Notes d’allocution de Chris Alexander, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration

Lors d’une conférence de presse pour annoncer la signature d’un nouvel accord entre les gouvernements fédéral et de l’Ontario en vue d’aider les immigrants qualifiés à obtenir un permis et à trouver des emplois dans leur domaine

Université York
Toronto (Ontario)
22 novembre 2013

Tel que prononcé

Mesdames et Messieurs, merci.

C’est avec grand plaisir que je suis avec vous aujourd’hui. Et la seule chose à ajouter à cette biographie est que je suis né à Toronto et que j’y ai grandi. C’est donc avec joie que je suis de retour chez nous.

Sachez que je me sens aussi chez moi à l’Université York, car c’est un établissement qui a influencé ma vie de nombreuses façons, notamment en ma qualité de ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration. L’Université a également eu une incidence jusqu’en Russie, où la faculté Schulich et beaucoup d’autres de l’Université ont été parmi les premières à tisser des liens avec la Russie postsoviétique et l’Europe de l’Est dans tous les domaines, comme la recherche et les programmes d’établissement, qui sont maintenant très pertinents dans mon travail.

Je suis également honoré que vous m’ayez précédé, Monsieur, et c’est avec fierté que je partage la scène avec les dirigeants d’une des plus grandes universités du Canada pour faire une annonce qui présente un intérêt pour nous tous, car elle touche à la réussite des programmes d’immigration canadiens, et à l’aide que nous offrons aux nouveaux Canadiens et aux étudiants. Nous voulons permettre aux étudiants étrangers qui deviennent Canadiens d’exploiter pleinement ce potentiel dont ils sont conscients et que nous reconnaissons également.

Je suis donc vraiment heureux d’être accompagné de deux ministres du gouvernement de l’Ontario pour montrer que notre partenariat est solide et que notre détermination à réussir ces programmes est particulièrement forte.

Ainsi, au nom du premier ministre Stephen Harper et du gouvernement du Canada, je vous remercie d’être ici aujourd’hui. Merci de m’avoir invité pour cette annonce. Comme vous le savez, l’immigration est un élément essentiel du plan du gouvernement visant à faire croître l’économie, à stimuler la création d’emplois et à assurer la prospérité à long terme de tous les Canadiens.

Nous devons nous rappeler de la logique économique de l’immigration et de la volonté des immigrants à travailler dans leur domaine, à se construire une vie, à subvenir aux besoins de leur famille et à contribuer à la prochaine phase de croissance de l’économie canadienne. Les Canadiens font bien des efforts pour renforcer cette économie que nous admirons tous à bien des égards, mais nous dépendons des immigrants pour la faire avancer à un rythme encore plus soutenu qu’avant. En raison de la réalité démographique du pays et des postes vacants, 65 % des besoins du marché du travail sont maintenant comblés par des immigrants. Et on s’attend à ce que cette proportion continue d’augmenter.

Or, pour veiller à ce que l’immigration stimule réellement notre prospérité future, nous devons sélectionner les immigrants qui sont prêts, aptes et disposés à immigrer au Canada et à jouer un rôle dans les secteurs du marché du travail où il y a pénurie de travailleurs. Et je pense que le mot clé est « apte », parce que nous savons qu’ils sont prêts et disposés, comme le sont presque tous les immigrants qui viennent au Canada. Toutefois, notre capacité à intégrer ces nouveaux arrivants dépend des établissements et de processus échappant à notre contrôle qui sont parfois trop complexes.

L’annonce d’aujourd’hui vise donc à renforcer cette capacité de participation au processus d’intégration. Certains pourraient penser que notre travail se termine après la désignation et la sélection des immigrants dont nous avons besoin dans nos bureaux de Delhi ou de Manille, où nous envoyons d’ailleurs nos pensées en ces temps difficiles, ou d’un autre continent d’où proviennent les immigrants devant s’établir au Canada, mais il ne s’agit en fait que du commencement.

Nous devons également veiller à ce que ces immigrants puissent utiliser effectivement leurs compétences dans notre économie le plus tôt possible après leur arrivée. Or, Mesdames et Messieurs, cette tâche est plus facile à dire qu’à faire parce que les travailleurs qualifiés dans les professions réglementées doivent faire reconnaître leurs diplômes, obtenir un permis et faire reconnaître leurs qualifications avant de pouvoir commencer à travailler dans leur domaine au Canada. Je ne peux vous donner de chiffre exact, mais j’ai la nette impression qu’il existe plus de professions réglementées que jamais, compte tenu de la complexité et de la spécialisation de notre économie.

Les critères d’attribution de permis qui sont établis pour les professions réglementées sont d’une importance incontestable et prennent naturellement divers aspects et niveaux de complexité en fonction des professions. Et soyons clairs, les Canadiens ont le droit de s’attendre à ce que les médecins qui les traitent ou les ingénieurs qui conçoivent et construisent leurs ponts respectent les normes élevées de notre pays. Après tout, c’est une des raisons pour lesquelles le Canada est une destination populaire pour l’immigration; parce que nous avons des normes élevées et une qualité de vie qui va de pair avec une économie dépendante de professionnels qui excellent dans leurs domaines.

Cela dit, il peut être très difficile, comme certains d’entre vous l’ont peut-être vécu ou ont des proches, des amis ou des collègues l’ayant vécu, de faire reconnaître ses qualifications au Canada, même pour les nouveaux arrivants les plus brillants et les plus déterminés. Cette tâche peut parfois présenter des obstacles insurmontables et frustrants pour les immigrants qui se cherchent un emploi enrichissant.

L’arrivée au Canada d’immigrants hautement qualifiés devraient favoriser la croissance économique et la prospérité.  C’est l’objectif que nous visons.  Cependant, chaque année qu’ils passent à se battre pour faire reconnaître leurs titres de compétences non seulement les décourage, mais leur coûtent à eux et aux Canadiens, très cher. 

Chaque jour passé par un nouvel arrivant à se battre pour faire reconnaître ses qualifications est un jour perdu dans sa carrière. C’est un jour de découragement et une perte pour l’ensemble du Canada, parce que nous voulons vraiment que les nouveaux arrivants puissent contribuer rapidement à l’économie canadienne.

Pour s’attaquer à ces problèmes, le gouvernement du Canada exige maintenant des demandeurs au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés du volet fédéral qu’ils fassent évaluer leurs diplômes étrangers par un tiers désigné afin de déterminer comment ils se comparent aux normes canadiennes. Cette façon de faire est pratiquée actuellement, Mesdames et Messieurs, et doit avoir lieu à l’étranger, le plus tôt possible dans le processus. Cette nouvelle réalité représente une grande amélioration, puisque nous ne fonctionnions pas de la sorte auparavant. Il y a dix ans seulement, nous ne faisions pas cela. Or, nous corrigeons ainsi une lacune du système en faisant en sorte que le processus de reconnaissance soit plus rapide.

Or, cette comparaison, cette évaluation objective effectuée par une tierce partie, permet aux futurs immigrants d’emprunter une voix qui le mènera vers la reconnaissance de ses titres de compétences.  Nous voulons que cette voix commence le plus tôt possible, idéalement bien avant que le nouvel arrivant ne foule le sol canadien. 

Nous voulons continuer de pousser cette évaluation en amont du processus d’immigration afin que les nouveaux arrivants potentiels soient au fait des éléments exigés et des attentes bien avant qu’ils arrivent au Canada. Mais nous devons aussi aider les nouveaux arrivants se trouvant déjà au pays à surmonter les obstacles auxquels ils sont confrontés dans la reconnaissance de leurs titres de compétences étrangers.

Nous devons mettre à leur disposition les outils dont ils ont besoin pour commencer à travailler dans la profession de leur choix. C’est la beauté du Programme de formation relais; il aide les immigrants à accéder au marché du travail et à trouver des emplois qui correspondent à leurs études et à leurs compétences. Il permet aussi aux immigrants d’accéder à des programmes visant à améliorer leurs compétences linguistiques en milieu de travail.

Et l’amélioration de ces compétences est cruciale, comme le démontrent nombre d’études qui confirment que la réussite d’un nouvel arrivant au Canada est déterminée en grande partie par sa capacité à communiquer en anglais et en français. Il y a donc une corrélation directe. Et nous savons que tous les nouveaux arrivants n’entrent pas au pays avec de bonnes capacités linguistiques en français ou en anglais. Le niveau monte, mais leur capacité à maîtriser rapidement l’anglais, le français ou les deux peu après leur arrivée est directement liée et proportionnelle à leurs chances de succès dans l’économie et sur le marché du travail.

Aujourd’hui, je suis très heureux d’annoncer la signature d’une nouvelle entente en matière de formation de transition.  Dans le cadre de cette entente, nous investirons $16,6 millions sur une période de trois pour financer un total de 87 projets de formation de transition dans cette province. 

Ces projets aideront les nouveaux arrivants dans des professions spécialisées à obtenir la formation, le soutien et l’expérience de travail canadienne dont ils ont besoin pour faire reconnaître leurs titres de compétences, trouver du travail dans leur domaine d’expertise et contribuer à l’économie canadienne. Pour que le système d’immigration réponde bien aux besoins du marché du travail, il faut de plus en plus travailler en étroite collaboration avec des intervenants de tous les milieux : le secteur public, le secteur privé, les provinces, les territoires, les organismes de réglementation et, de toute évidence, les employeurs et les établissements d’enseignement.

Ce partenariat avec l’Ontario est de cet ordre. Il est essentiel, car pour que notre système d’immigration réalise les progrès nécessaires, il faut savoir reconnaître les titres de compétences étrangers. Je suis d’ailleurs impatient de poursuivre la collaboration à cet effet avec mon homologue de l’Ontario, monsieur Michael Coteau. Nous connaissons un bon départ. Nous avons eu des échanges fréquents depuis ma nomination, et il a bien su me montrer certains des enjeux auxquels nous sommes confrontés dans cette immense province et dans la région du Grand Toronto.

Les défis seront nombreux, mais nous avons réalisé de réels progrès avec les partenaires provinciaux et territoriaux en vue de faciliter la reconnaissance professionnelle au Canada. À titre d’exemple concret, il existe maintenant un processus simplifié permettant aux professionnels formés à l’étranger dans 14 professions prioritaires de faire évaluer leurs titres de compétences et leur expérience étrangers sur une période d’un an. Ce processus n’existait pas pour ces professions auparavant.

Nous avons dû convaincre les associations professionnelles qu’il était à leur avantage de simplifier ces processus, en vue de renforcer les mécanismes d’évaluation et de délivrance de nouveaux titres de compétences dans certains cas, ce qui profite naturellement à tous.

Bien entendu, grâce au Programme de formation relais, les gouvernements du Canada et de l’Ontario contribuent à réduire les obstacles à l’emploi et à l’obtention de permis pour les travailleurs qualifiés. Ce partenariat entre nos gouvernements et des établissements de partout dans la province aidera les nouveaux arrivants à obtenir le coup de mains dont ils ont besoin pour faire reconnaître leurs titres de compétences obtenus à l’étranger et finir par réussir. 

N’oublions pas, Mesdames et Messieurs, où nous voulons que nous mène la grande histoire de l’immigration au Canada, de laquelle nous sommes fiers, et à juste titre. Nous avons réduit les arriérés d’environ 50 % et nous allons les réduire encore davantage. Nous avons réduit les délais de traitement. Nous avons créé de nouveaux programmes pour inciter les jeunes qui ont des compétences avérées en français et en anglais à venir au Canada en grand nombre pour contrer les pénuries de travailleurs au Canada.

À compter du 1er janvier 2015, nous allons adopter un système fondé sur la déclaration d’intérêt, dont je parle maintenant depuis le 15 juillet, et dont Jason Kenney parlait avant moi, qui se veut réellement un système d’admission sur demande pour l’immigration au Canada. Nous allons dire au monde entier que si vous êtes intéressé à venir au Canada, dites-le nous, manifestez votre intérêt; et nous inviterons les personnes dans le grand bassin de candidats ainsi créé, si elles ont le profil dont le Canada, les provinces et les territoires, les universités et d’autres employeurs ont réellement besoin, à présenter une demande, que nous chercherons à traiter dans les six mois.

Maintenant, comparez cette solution aux délais d’attente que certains d’entre vous ont vécus dans le programme des travailleurs qualifiés du fédéral ou ailleurs. L’application de ce nouveau système sera difficile, car il s’agit d’un objectif ambitieux. Mais nous savons que nous pouvons y arriver, et nous devons réussir afin de continuer à innover et à améliorer le rendement des programmes d’immigration, qui sont parmi les meilleurs au monde. Ils n’ont effectivement rien à envier à ceux des autres pays.

Laissez-moi simplement terminer en soulignant l’importance de notre partenariat avec l’Université York et avec d’autres universités du Canada, pas seulement parce qu’elles enseignent à des dizaines de milliers de personnes, à des villes et à des communautés entières les compétences qui sont vitales pour le futur de l’économie canadienne, mais parce que les étudiants étrangers – qui sont ici en grand nombre aujourd’hui – constituent de plus en plus nos nouveaux immigrants, ce dont vous avez parlé dans le cadre de l’ouverture de ce nouveau centre sur les entreprises de la faculté Schulich.

En effet, ce sont eux les sources de l’entrepreneuriat dans ce pays d’entrepreneurs qu’est le Canada. C’est pourquoi nous offrons un visa pour démarrage d’entreprise aux nouveaux entrepreneurs du monde entier pour qu’ils s’associent avec des investisseurs providentiels, des sociétés de capital-risque ou des incubateurs d’entreprises dont beaucoup ont des liens avec les universités comme celle-ci, pour que leurs idées puissent s’allier à celles des chercheurs canadiens en vue de générer les entreprises de l’avenir.

Enfin, je tiens à souligner que les universités constituent nos partenaires dans tout le processus d’établissement, car elles font en sorte que les nouveaux arrivants se sentent les bienvenus, qu’ils terminent leurs études, qu’ils tissent des liens avec les Canadiens, qu’ils accèdent au marché du travail, qu’ils se sentent chez eux, qu’ils jouissent d’orientation, de réseaux et de possibilités dans l’économie, la collectivité et la société canadiennes et qu’ils puissent y exprimer leur plein potentiel.

Chaque fois que l’on pénètre dans cette université ou dans d’autres universités du pays, on sent cette énergie, on sent que tous ces processus ont lieu littéralement devant nous et c’est avec grand plaisir que nous y apportons notre contribution, en vue de renforcer un partenariat comme le Programme de formation relais, qui permet aux immigrants de donner le maximum d’eux-mêmes à notre économie et d’en tirer des avantages qui profitent également à l’ensemble du Canada.

Merci beaucoup et au plaisir.

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