ARCHIVÉ – Initiative des cours de langue de niveau avancé Évaluation formative

3.0 Résultats de l’évaluation

3.1 Raison d’être

Des informateurs principaux (notamment des représentants de CIC, des provinces et territoires et des intervenants) et des représentants des FS ont confirmé que l’intégration des nouveaux arrivants au marché du travail demeure difficile, et que le gouvernement fédéral continue d’avoir un rôle à jouer dans ce domaine. Une évaluation plus approfondie de la raison d’être de ce programme sera effectuée dans le cadre de l’évaluation sommative des CLNA. (Voir la section 4.0, qui traite de quelques questions d’ordre méthodologique touchant l’évaluation sommative).

3.2 Projets de conception et résultats des outils de prestation des CLNA

3.2.1 Composante « conception » des CLNA

D’après la base de données sur les CLNA, les projets de conception ont produit au total 103 outils de prestation des CLNA (p. ex. programme d’études, outil d’évaluation, recherche, pratiques prometteuses, terminologie des professions et autres). Comme le montre le tableau 6, les outils couvraient divers sujets, le plus fréquent étant les programmes d’études des CLNA (56 % de tous les outils élaborés). En conséquence, les projets de développement ont produit les extrants prévus, tel que décrit dans le modèle logique des CLNA (annexe A1). Toutefois, l’extrant prévu « nouveau programme d’études » semble avoir été la priorité première de la composante « conception ». Il semble qu’on ait attribué moins d’importance à la conception d’« autres outils et mesures de soutien » et à la « recherche sur les CLNA ».

Tableau  6 : Type d’outils produits dans le cadre de la composante « conception »

Type d’outils produits dans le cadre de la composante conception

Source : Base de données sur les CLNA de CIC, mai 2007

La mesure dans laquelle les projets de conception ont contribué au résultat attendu « du soutien et de l’amélioration des projets et des programmes » est traitée dans la prochaine section sur l’évaluation des outils de prestation des CLNA.

3.2.2 Évaluation des outils de prestation des CLNA

Certains outils utilisés ont été conçus par les FS au moyen des fonds affectés aux projets de prestation ou au moyen de leurs propres fonds. D’autres outils se sont inspirés d’outils déjà utilisés pour enseigner l’anglais langue seconde (ALS). Deux experts externes ont été chargés d’évaluer la qualité de ces outils utilisés par les FS participant aux études de cas (que les outils aient été mis au point ou non dans le cadre de projets de conception ou de prestation).

Les outils sélectionnés pour examen ont été tirés des 12 études de cas effectuées lors des visites sur place. L’équipe d’évaluation les a recueillis – pendant ou après les visites sur place – et les a soumis à l’examen des experts [ note 22 ]. Ceux-ci ont examiné les outils à la lumière de critères (voir l’instrument d’examen utilisé à l’annexe A) regroupés sous les thèmes suivants et en s’attardant à divers facteurs :

  • Les méthodes utilisées pour concevoir les outils, notamment les consultations et le recours à une expertise particulière;
  • Le contenu de l’outil, notamment la clarté des résultats de l’apprentissage, la pertinence du contenu (en ce qui concerne les niveaux des NCLC, l’importance accordée à la profession et les personnes cibles) et l’organisation de la matière, la clarté de la langue utilisée, le vocabulaire et le style dans lequel le document est rédigé, ainsi que l’équilibre entre les quatre compétences (parler, écouter, lire et écrire);
  • Le format et la conception graphique, notamment la conformité du format et de la mise en page aux normes relatives à ce type de ressource, la pertinence du format et de l’utilisation  des éléments graphiques;
  • La généralisabilité des outils à d’autres contextes et à d’autres domaines.

Comme l’indique le tableau 7, les experts ont attribué une note très satisfaisante au contenu ainsi qu’au format et à la conception graphique des outils, et une note satisfaisante aux méthodes utilisées et à la généralisabilité des outils. Ces constatations semblent indiquer qu’ils ont probablement contribué au résultat visé, à savoir soutenir et améliorer les projets et programmes. Le tableau reflète la nature générale des commentaires formulés pour chaque groupe de critères [ note 23 ]. Toutefois, on ne disposait pas des mêmes données pour tous les outils et, par conséquent, tous les facteurs ne peuvent être évalués pour chaque outil.

Tableau 7 : Critères relatifs à la qualité des outils

Groupe de critères Nombre d’outils ayant reçu une note élevée * Nombre d’outils ayant reçu une note mitigée Nombre d’outils ayant reçu une note peu élevée Cas pour lesquels aucun renseignement n’était disponible Total**
Méthode 7     6 13
Contenu 11 2     13
Format et conception graphique 11   2   13
Généralisabilité 5 6 2   13

Source : Analyse des examens des outils de prestation des CLNA par les experts.
*La note est dite « élevée » lorsque l’outil a été jugé « excellent », « exemplaire », etc. Les outils ayant reçu une note mitigée ont généralement donné lieu à des commentaires à la fois positifs et négatifs, et les outils ayant reçu une note peu élevée, à des commentaires généralement négatifs.
** Les évaluations ont porté sur 13 outils associés à 12 projets et à 11 FS.

L’information limitée fournie dans les documents sur la méthode utilisée pour élaborer les outils (comme en témoigne le nombre de cas sur lesquels il n’y avait pas d’information disponible) a généralement gêné les efforts des experts pour évaluer la méthode en question. Toutefois, dans le cas des sept outils sur lesquels des renseignements étaient disponibles, les méthodes ont été jugées favorablement, les experts soulignant, en particulier, l’ampleur des consultations menées pour élaborer les outils et l’expertise des concepteurs.

  • Le contenu des outils est l’élément qui a reçu la note la plus élevée. Presque tous les outils ont reçu des commentaires très positifs, certains ayant même été jugés « exemplaires », « excellents » et « d’excellente qualité ». Les experts ont notamment souligné les aspects suivants :
  • La clarté des objectifs, des résultats et, le cas échéant, l’importance accordée à la profession;
  • Le juste équilibre établi entre les diverses compétences (lire, écrire, écouter et parler);
    L’utilisation d’une langue appropriée accessible aux publics cibles et l’« adaptation » judicieuse de l’outil aux besoins du client;
  • L’utilisation pratique de divers éléments, tels les schémas et les notes marginales, afin de faciliter la compréhension et l’utilisation de l’outil;
  • La mesure dans laquelle les documents étaient bien organisés.

Le format et la conception graphique ont également été bien accueillis, mais ils ont obtenu quelques notes plus mitigées ou plus faibles que le contenu. Les experts qui ont formulé des commentaires favorables sur ce sujet ont fait observer que la matière était présentée de façon claire, logique, professionnelle, appropriée et conviviale. Ils ont souligné la bonne utilisation des photos, tableaux, grilles, caractères gras, titres, numéros de page et en-têtes, ainsi que des divers formats, comme les reliures en spirale et les DVD. Lorsque les commentaires étaient plus mitigés ou moins favorables, ils portaient sur la faiblesse ou la déficience de l’organisation, la difficulté de suivre la matière ou le manque d’uniformité entre les sections.

L’évaluation de la généralisabilité a donné lieu à deux types de conclusions : 1) les documents étaient généralisables tels quels – les experts faisant notamment observer que « même les enseignants débutants pourraient utiliser cet outil » ou que cet outil pourrait être facilement utilisé dans d’autres provinces; 2) les outils étaient généralisables en partie ou moyennant certaines modifications, habituellement afin de répondre aux besoins de certaines provinces. Deux outils ont été jugés non généralisables du fait qu’ils ne comportaient pas de résultats ou d’objectifs clairs, ou que les détails étaient insuffisants pour permettre leur utilisation en dehors du programme. Toutefois, un de ces outils a été jugé potentiellement utile pour trouver des idées d’outils pour des projets semblables axés sur une profession particulière.

3.3 Résultats des projets de prestation

La présente évaluation [ note 24 ] a porté sur la réalisation des résultats que les projets de prestation devaient produire dans l’immédiat, selon le modèle logique des CLNA (voir annexe A1) :

  • préparation aux examens pour l’obtention d’un permis d’exercice;
  • amélioration des compétences linguistiques;
  • connaissance accrue de l’environnement de travail canadien;
  • expérience accrue de l’environnement de travail canadien;
  • amélioration des techniques de recherche d’emploi;
  • mise en place de mentors ou de personnes-ressources et de réseaux.

La dernière section présente l’information préliminaire obtenue sur les résultats visés à long terme, à savoir : possibilités d’emploi accrues et obtention d’un emploi correspondant aux compétences et à l’expérience des participants.

3.3.1 Préparation aux examens pour l’obtention d’un permis d’exercice

Trois études de cas ont porté sur la préparation aux examens pour l’obtention d’un permis d’exercice. Pour un projet, on a relevé un degré élevé de réussite, tandis que pour les deux autres, on ne disposait pas de données sur les résultats.

  • En ce qui concerne le projet pour les pharmaciens, tous les participants ont réussi à l’examen (treize lors de la première tentative et deux lors de la seconde), ont obtenu leur permis et ont trouvé un emploi dans leur profession.
  • Le projet pour les médecins accueille environ 20 participants chaque année et il offrirait de meilleures chances de réussite à l’évaluation clinique, qui permet l’inscription au programme visant l’obtention du permis provincial d’exercice de la médecine.
  • Les résultats relatifs à la délivrance de permis dans le cas du projet d’ingénierie ne sont pas encore connus.
  • De plus, d’autres projets génériques aident les participants à trouver des moyens d’obtenir un permis d’exercice dans leur profession, ce qui semble réduire le mécontentement des participants et faciliter la transition vers leur profession. Dans une étude de cas, on a relevé en particulier qu’il serait utile que CIC fournisse, pour chaque profession et province ou territoire, de l’information sur les exigences à respecter pour faire reconnaître la capacité professionnelle ou obtenir un permis d’exercice.

3.3.2 Amélioration des compétences linguistiques 

La base de données sur les CLNA permet de connaître l’évolution des compétences linguistiques, car elle indique les résultats des tests NCLC qu’ont subis les participants à la plupart des projets, lors de leur admission, ainsi que les résultats des évaluations des niveaux linguistiques effectuées par les FS à la fin du projet [ note 25 ]. Comme le montre le tableau 8, les résultats de la base de données révèlent une hausse des niveaux linguistiques à l’égard des quatre compétences (écouter, parler, lire et écrire). 

Tableau 8 : Moyennes des évaluations des compétences linguistiques à l’entrée et à la sortie (n = 1 610 à 1 620)

Moyennes des évaluations des compétences linguistiques à l’entrée et à la sortie

Source : Base de données de CIC sur les CLNA, mai 2007

Les résultats tirés de la base de données étaient étayés par des renseignements fournis dans le cadre des groupes de discussion formés pour les études de cas. Presque tous les participants aux groupes de discussion étaient d’avis que le programme des CLNA avait amélioré leurs compétences linguistiques, leurs aptitudes à communiquer ainsi que leur connaissance de la langue propre à leur milieu de travail ou à leur profession.

3.3.3 Connaissance ou expérience accrues de l’environnement de travail canadien

Deux résultats des CLNA sont traités ensemble dans la présente section : connaissance accrue de l’environnement de travail canadien et expérience accrue de cet environnement. Ils sont traités ensemble parce qu’ils découlent des deux principales composantes des projets de CLNA : la composante de la formation théorique et celle de la préparation au marché du travail. Il est difficile de différencier l’incidence des deux composantes sur l’amélioration de la connaissance de l’environnement de travail, même si l’accroissement de l’expérience découle plus directement de la composante de la préparation au marché du travail.

Composante de la formation théorique

Tous les projets de CLNA traités dans les études de cas comprenaient un volet « formation théorique ». Cette composante comporte diverses démarches pédagogiques, notamment des approches multimédias, des leçons interactives (p. ex. jeux de rôle) et la participation de l’employeur (p. ex. conférenciers). La plupart des participants aux groupes de discussion ont signalé l’utilité de ces diverses approches.

Même si les participants aux groupes de discussion de quelques projets seulement ont indiqué que l’employeur avait joué un rôle dans la formation théorique (en général comme conférencier, en assistant ou en participant aux exposés des étudiants et en organisant des salons de l’emploi ou des sorties éducatives), il ressort des études de cas effectuées sur place que l’environnement de travail canadien occupe une place centrale dans les cours de langue, et ce dans le cadre de la formation théorique. En voici des exemples :

  • Le nouveau vocabulaire appris est celui du lieu de travail, qu’il se rapporte à une profession particulière ou à un milieu de travail en général;
  • Les compétences linguistiques et les aptitudes à communiquer ont été acquises à la faveur d’exercices liés à l’emploi, comme la rédaction de curriculum vitae, la pratique de techniques d’entrevue, la réalisation d’entrevues exploratoires avec des employeurs [ note 26 ], etc.

Cela contribue à améliorer la connaissance qu’ont les participants de l’environnement de travail canadien.

Les participants aux groupes de discussion se sont dits généralement satisfaits du volet théorique du projet. Les employeurs interviewés pendant les études de cas étaient d’avis que les personnes qui avaient réussi la formation théorique étaient généralement bien préparées pour l’environnement de travail canadien, puisqu’ils en connaissaient les exigences de base (p. ex. ponctualité, interactions appropriées avec les superviseurs et les collègues).

Composante reliée à la préparation au marché du travail

Les projets de prestation des CLNA doivent inclure au moins une composante préparant au marché du travail. La plupart des études de cas (70 % des FS visés par une étude de cas) incluaient le placement professionnel (non rémunéré ou rémunéré en tout ou en partie) comme une composante clé de la préparation au marché du travail  (voir le tableau 9) [ note 27 ]. Environ le tiers de ces placements consistaient en emplois bénévoles, un autre tiers, en emplois rémunérés au moins en partie et le dernier tiers, en emplois dont on ne précisait pas s’ils étaient rémunérés ou non. Les études de cas semblaient indiquer également que même si un projet peut offrir un placement professionnel, tous les participants ne trouvent pas nécessairement un emploi. D’autres formes d’activités de préparation au marché du travail ont été constatées dans les études de cas, notamment le jumelage, le mentorat et les stages. Elles peuvent être offertes en plus ou à la place du placement professionnel. On a notamment remarqué une variation considérable au chapitre de la durée de ces placements professionnels, soit de moins de cinq semaines à plus de seize semaines, mais la durée la plus fréquente allait de six à dix semaines [ note 28 ].

Tableau 9 : Profil des possibilités d’activités de préparation au marché du travail

Profil des possibilités d’activités de préparation au marché du travail Nombre de FS*
Placement professionnel (total) 21
Placement professionnel – bénévole 12
Placement professionnel – rémunéré 6
Non précisé 3
Mentorat 11
Jumelage 4
Autres (activités de préparation au marché du travail non précisées, études par observation, entrevues dirigées) 2
Pas de placement professionnel (jugé inutile par trois participants en raison de la vigueur du marché du travail local; un participant avait besoin d’un permis d’exercice pour un placement dans le domaine médical, un autre n’a pas fourni de raison) 5
Non disponible (projet de prestation, projet non lancé) 5

Source : Études de cas pour l’évaluation
*Le nombre total d’études de cas relatives aux FS était de 32. Certains projets de CLNA comprenaient plus d’une composante de préparation au marché du travail. Le total est supérieur à 100 % car plusieurs réponses étaient possibles.

Les participants à tous les groupes de discussion sauf trois ont mentionné qu’ils avaient accru leur expérience de l’environnement de travail canadien, soit grâce à la formation théorique (en particulier les sorties éducatives, les conférenciers et les salons de l’emploi), soit grâce au placement professionnel ou aux emplois qu’ils ont trouvés à la suite de leur participation au programme.

Les participants à tous les groupes de discussion étaient d’avis qu’ils bénéficiaient de meilleures perspectives d’emploi après avoir suivi les CLNA. Il ressort toutefois des études de cas que certains gains en termes d’accroissement de la connaissance et de l’expérience de l’environnement de travail canadien ne sont pas nécessairement liés à l’augmentation du nombre d’emplois correspondant aux capacités des participants.

  • Le personnel des FS et les participants aux entrevues et aux groupes de discussion ont mentionné, par exemple, qu’un résultat positif du programme était le retour pour une formation complémentaire, dans un domaine précis ou pour perfectionner leurs compétences linguistiques, ce qui montre que les participants avaient pris conscience du fait qu’ils devaient acquérir des compétences supplémentaires pour entrer dans le monde du travail.
  • Dans d’autres cas, ils ont indiqué que, même si le programme des CLNA leur avait donné une idée plus réaliste des exigences à remplir pour entrer sur le marché du travail, cette connaissance accrue de l’environnement de travail canadien ne les amenait pas nécessairement à chercher un emploi correspondant à leurs capacités, mais pouvait les inciter à chercher un emploi de rechange, et peut-être plus à leur portée.
  • Les participants à trois groupes de discussion ont indiqué avoir plus d’assurance après avoir suivi le programme des CLNA.

Ces gains ne peuvent que contribuer à l’amélioration des perspectives d’emploi à long terme.

3.3.4 Amélioration des techniques de recherche d’emploi

Les projets de CLNA traités dans les études de cas ont fourni divers moyens d’améliorer les techniques de recherche d’emploi, notamment l’aptitude à communiquer en milieu de travail, la rédaction de curriculum vitae, les stratégies d’entrevue, l’expérience de la recherche sur les employeurs (y compris les recherches sur Internet) et des entrevues exploratoires, la réalisation d’entrevues simulées et l’apprentissage de la « sollicitation à froid ». Les participants à la majorité des groupes de discussion pensaient avoir amélioré leurs techniques de recherche d’emploi (mentionné dans sept groupes sur onze). Les personnes de trois groupes de discussion ont signalé l’utilité d’acquérir des techniques de recherche d’emploi pour augmenter leur confiance en soi et leur professionnalisme.

3.3.5 Mise en place de mentors ou de personnes-ressources et de réseaux

Comme le montre le tableau 9, les activités de mentorat faisaient partie de 11 des 32 études de cas. Les mentorats observés dans les études de cas comportent l’établissement, par un membre du personnel du FS, d’une relation entre un participant et un mentor dans le domaine professionnel du participant, le mentor étant prêt à consacrer gratuitement environ une heure par semaine à une rencontre avec le participant afin de répondre à des questions se rapportant à la profession et de lui donner des conseils sur la façon de se constituer un réseau et d’obtenir un permis. La relation entre le participant et le mentor peut être souple : rencontres en face à face, communications téléphoniques ou courriels. Le mentorat peut être utilisé conjointement avec le placement professionnel, en particulier dans le cas des participants qui demandent ou nécessitent plus d’orientation et de soutien, et de ceux qui n’ont pu encore bénéficier d’un placement professionnel. Toutefois, peu de participants aux groupes de discussion constitués pour les études de cas avaient participé à un mentorat.

Les participants aux groupes de discussion étaient très conscients de l’importance du réseautage. Les études de cas contenaient peu de renseignements sur le rôle officiellement joué par les FS dans l’établissement de réseaux, leur tâche consistant plutôt à enseigner les techniques de réseautage au cours de la formation théorique. Un FS qui organisait des réunions mensuelles de réseautage professionnel pour les participants constituait une exception. Toutefois, les participants à quatre groupes de discussion ont indiqué avoir déjà établi un réseau avec leurs pairs dans le cadre du programme des CLNA.

3.3.6 Résultats relatifs à l’emploi

Cette évaluation formative a porté sur les résultats immédiats obtenus. On dispose de données limitées sur la mesure dans laquelle les projets de CLNA ont contribué au résultat visé à long terme, à savoir : permettre aux participants d’obtenir un emploi correspondant à celui qu’ils occupaient avant leur arrivée au Canada. La réalisation de ce résultat à long terme sera l’objet de l’évaluation sommative.

Les données limitées actuellement disponibles pour permettre d’évaluer ce résultat à long terme sont présentées ici afin de donner une indication des tendances, mais, ce qui est peut-être encore plus important, afin de donner une idée de la difficulté d’évaluer ce résultat sur le plan méthodologique et des données.

Les données sur la mesure dans laquelle l’emploi correspond aux capacités sont entrées dans la base de données sur les CLNA. Malheureusement, l’information touchant ce résultat n’est disponible que pour un quart des participants figurant dans la base de données. Des 592 participants pour lesquels les données sont disponibles, 59 % ont obtenu un emploi correspondant à celui qu’ils occupaient avant leur arrivée au Canada.

Les études de cas ont fourni des données qualitatives détaillées sur les méthodes de prestation des CLNA et, dans une certaine mesure, sur les activités, mais moins de renseignements quantitatifs sur les résultats des participants aux CLNA. Malgré l’obligation qui leur est faite de faire rapport des résultats, bon nombre des FS ne consignent pas systématiquement les résultats des participants (voir la section 3.5.4). Certaines données sur les résultats des participants ont été fournies par 21 des 32 études de cas [ note 29 ] et 16 parmi celles-ci ont renseigné sur les résultats relatifs à l’emploi [ note 30 ]. Toutefois, cette information allait de renseignements précis sur les résultats individuels, fondés sur au moins un suivi à court terme auprès des participants, à de l’information de nature très qualitative sur les perceptions, par le personnel et les participants, de la mesure dans laquelle ces derniers ont obtenu un emploi correspondant à leurs capacités à la fin du projet. Des études de cas ayant présenté des données (quoique souvent issues d’observations empiriques) sur les résultats relatifs à l’emploi, à peine plus de la moitié avait indiqué des niveaux élevés d’emploi par suite de la participation à un projet de CLNAnote 31 ].

Comme il sera capital d’évaluer la réalisation de ce résultat à long terme dans l’évaluation sommative, on devra s’assurer, dans le cadre du programme, de disposer de données appropriées pour évaluer ce résultat.

3.4 Facteurs ayant une incidence sur la réalisation des résultats

Les études de cas ont permis de cerner des facteurs qui contribuent ou nuisent à la réalisation des résultats des CLNA.

3.4.1 Facteurs positifs

Participation des employeurs et placement professionnel 

D’après les études de cas effectuées lors des visites sur place, une forte participation des employeurs semble améliorer les résultats d’emploi. Par exemple :

  • Un projet ayant un groupe d’employeurs pour FS. Les employeurs ont participé à la sélection des participants, les ont encadrés en qualité de mentors tout au long de la formation théorique, leur ont fourni des possibilités de jumelage, des occasions de participer à la formation normalement offerte aux employés et leur ont offert un emploi rémunéré (quoiqu’à un taux inférieur à celui des employés habituels).
  • Le placement professionnel est intégré à la formation théorique. Les participants ont été placés dans un emploi bénévole un jour par semaine dans le cadre de la formation théorique. Ils ont ainsi pu appliquer régulièrement leurs connaissances et soulever des questions pratiques en classe. Afin de placer les participants, un programme complet d’entrevues a été mené avec les employeurs; à la suite des entrevues, les participants ont reçu des offres d’emploi qu’ils avaient 24 heures pour accepter ou refuser. Des séries d’offres ont été faites ultérieurement, jusqu’à ce que tous les participants soient placés.

En plus de la participation des employeurs au projet, le placement professionnel proprement dit semble constituer un point fort du programme. Les participants aux groupes de discussion et le personnel des FS ont indiqué que l’utilité du placement professionnel dépendait des éléments suivants :

  • La qualité du représentant du FS responsable du placement des participants (prospecteur d’emplois) c.-à-d. sa connaissance du marché du travail local, le temps qu’il peut consacrer à la facilitation du placement professionnel, sa capacité de repérer un jumelage approprié, le temps qu’il peut consacrer à la surveillance du placement et à l’exécution d’un suivi auprès du participant et de l’employeur.
  • La mesure dans laquelle le prospecteur d’emplois a amené le participant à prendre part à la recherche de placements et d’employeurs potentiels.
  • Les tâches qu’ils ont dû accomplir dans le cadre du placement; par exemple, les participants ont indiqué un degré élevé de satisfaction lorsqu’on leur a demandé d’appliquer leurs connaissances techniques ou de participer à un projet. Toutefois, ceux auxquels on a demandé d’exécuter des tâches peu stimulantes ou d’observer les autres étaient moins enthousiasmés par leur expérience;
  • L’accès des participants aux projets provinciaux offrant une allocation de subsistance et des services de garderie.

Toutefois, selon l’information obtenue dans le cadre des groupes de discussion, les résultats n’étaient guère différents selon que le placement professionnel était rémunéré ou non.

Les employeurs ont également signalé l’importance de l’accès des participants aux mesures de soutien financier. Les responsables des FS s’occupant du placement des participants ont indiqué qu’il était plus facile de trouver des employeurs offrant des emplois bénévoles que des emplois rémunérés. Toutefois, les employeurs ont mentionné qu’ils devaient tout de même consacrer beaucoup de temps et d’efforts pour donner aux participants aux CLNA une formation sur leur approche particulière du travail.

Qualifications des formateurs

On s’attendrait à ce que le profil des formateurs des CLNA ait une incidence sur la qualité de la formation théorique et, en définitive, sur les résultats des participants. L’information tirée des études de cas semble indiquer que la plupart des formateurs possèdent les qualifications appropriées pour la formation en classe. Par exemple, plus des trois quarts des FS visés par les études de cas étaient dotés de personnel possédant de l’expérience ou un certificat en enseignement de l’anglais langue seconde. Même si les clients au sein des groupes de discussion n’étaient généralement pas informés des qualifications de leurs formateurs, ils ont fourni des commentaires positifs sur ces derniers, indiquant qu’ils étaient très satisfaits de leur prestation et du matériel d’enseignement. Les participants aux groupes de discussion ont signalé qu’il était important de posséder de l’expérience dans la profession lorsque le programme d’études était axé sur une profession particulière.

Activités intégrées

La réussite de certains projets traités dans les études de cas semblait liée à l’intégration des diverses composantes du programme. Ainsi, dans un cas en particulier, le placement professionnel est intégré à la composante théorique et les participants retournent en classe pour se préparer à l’examen après avoir été placés. Dans un autre cas, le jumelage est intégré à la composante théorique et les participants sont placés dans des emplois bénévoles, puis dans des emplois rémunérés. Il peut également y avoir une corrélation entre la réussite et l’intégration des activités liées aux CLNA à celles d’autres programmes d’établissement. Une « série » d’options sont offertes aux participants dans le cadre d’une approche axée sur le client. Cet aspect devra être évalué dans l’évaluation sommative lorsqu’on disposera de plus de renseignements sur les résultats des participants, surtout dans le domaine de l’emploi.

Marché du travail vigoureux

Quelques études de cas ont fait état de résultats très satisfaisants sur le plan de l’emploi; ces résultats ont été attribués, au cours des entrevues, à la vigueur du marché du travail local ou à la forte demande de personnel dans les professions visées par le projet. Bien entendu, cela conduit à se demander si les participants auraient pu trouver un emploi s’ils n’avaient pas participé au programme des CLNA, en particulier dans le cas d’un marché du travail local dynamique.

3.4.2 Facteurs contraignants

Recrutement de participants appropriés

Même si les études de cas montrent que les FS utilisent divers moyens pour promouvoir les projets de CLNA dans la collectivité, elles font également état dans une certaine mesure de la difficulté de recruter des participants dotés du profil linguistique convenant au programme que les FS souhaitent offrir (NCLC 6 et 7). C’est ce que révèlent dans une certaine mesure les renseignements tirés de la base de données sur les CLNA, qui indiquent qu’entre 11 % et 22 % des participants (selon la compétence) se situaient au niveau 5 ou à un niveau inférieur des NCLC lors de leur inscription au programme des CLNA. Le programme est offert aux participants se situant au-dessous des niveaux 6 et 7 des NCLC là où le programme CLIC n’est pas offert aux niveaux 4 et 5. En conséquence, les personnes indiquées comme se situant aux niveaux 4 et 5 des NCLC lors de leur inscription aux CLNA résident peut-être dans des régions où l’éventail complet des niveaux n’est pas offert dans le cadre des CLIC.

Tableau 10 : NCLC lors de l’inscription au programme des CLNA*

Niveaux de compétence linguistique canadiens lors de l’inscription au programme des cours de langue de niveau avancé

Source : Base de données de CIC sur les CLNA, mai 2007
* n = entre 2 235 et 2 250, selon la compétence évaluée

On peut donc se demander dans quelle mesure un programme du type des CLNA (axé sur la préparation au marché du travail) peut être efficace dans le cas de candidats possédant de faibles connaissances linguistiques à l’admission, et si ces derniers continueront d’éprouver des difficultés sur le marché du travail après avoir terminé le programme des CLNA. Les données sur les résultats des participants ne sont pas suffisantes pour permettre de vérifier si le NCLC lors de l’inscription a une incidence sur les résultats. Toutefois, un FS interviewé lors d’une étude de cas a indiqué que lorsqu’on accepte des participants possédant un éventail de connaissances linguistiques (p. ex. une classe présentant un éventail de NCLC allant de 6 à 9), les participants se situant aux niveaux plus élevés jugent la partie théorique moins stimulant (p. ex. leçons s’adressant aux niveaux inférieurs des NCLC, jeux de rôle et autres exercices interactifs limités aux niveaux inférieurs des NCLC, lenteur de la progression dans le programme d’études).

La méthode de promotion la plus souvent utilisée par les FS consistait à recourir à leur propre organisation ou à d’autres organismes d’établissement (à l’aide de sites Web, de babillards, de recommandations de gestionnaires de cas, entre autres). Cette méthode a été utilisée par les trois quarts des FS faisant partie de l’échantillon et, selon l’avis exprimé lors des entrevues, il s’agissait là de l’activité promotionnelle la plus efficace. Toutefois, cette approche semblerait cibler les nouveaux arrivants qui participent déjà à des programmes d’établissement. Comme certains FS avaient de la difficulté à recruter un nombre suffisant de candidats appropriés, il semble que cette promotion ciblée n’est pas le meilleur moyen d’atteindre les nouveaux arrivants ayant de la difficulté à s’intégrer au marché du travail. 

Obstacles à la participation

L’obstacle le plus souvent mentionné au chapitre de la participation aux CLNA était de nature financière. L’obstacle financier a été signalé dans sept des onze groupes de discussion. Les participants ont mentionné la difficulté que représentait l’impossibilité de travailler à temps plein pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille pendant qu’ils participaient au programme des CLNA. Ce problème se posait moins en Alberta et en Saskatchewan, où les clients peuvent demander une allocation de subsistance couverte par la province.

Parmi les autres obstacles mentionnés par les groupes de discussion figuraient le manque de garderies (six groupes), les listes d’attente (trois groupes), le lieu où le FS offrait les cours (deux groupes) et l’absence générale d’informations sur le programme des CLNA (deux groupes).

Même si les CLNA offrent certaines mesures de soutien aux participants, notamment des services de garde d’enfants et de transport, les études de cas semblent indiquer qu’environ la moitié des FS n’offrent pas ces services. D’autres mesures d’aide sont fournies dans le cadre des programmes d’établissement complémentaires de CIC (p. ex. programme d’accueil, PEAI), même s’il ne semble pas que beaucoup de clients aient eu accès à ces services. Les clients des groupes de discussion ont fait remarquer qu’ils étaient satisfaits de ces services lorsqu’ils étaient accessibles, en particulier pendant le placement professionnel.

3.5 Administration du programme

3.5.1 Partenariats avec les provinces

Des ententes signées avec la Colombie-Britannique, le Manitoba et, récemment, l’Ontario comportent une annexe sur les CLNA qui indique la façon de dépenser les fonds supplémentaires affectés aux projets de type CLNA. Les autres provinces et territoires n’ont pas signé d’ententes spéciales avec CICnote 32 ]. Dans les provinces ayant conclu une entente, toutes les parties responsables ont indiqué que les rôles et responsabilités du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux et territoriaux sont clairs et faciles à comprendre. Toutefois, les représentants de l’AC de CIC ont jugé que la Colombie-Britannique et le Manitoba avaient présenté des rapports limités du point de vue de leur nature et de leur fréquence (au niveau des projets, des participants et des résultats), les projets entrepris dans ces provinces étant très peu connus. Des représentants de ces provinces ont indiqué qu’ils sont au courant de ce problème et qu’ils sont prêts à travailler avec leurs homologues fédéraux afin d’améliorer les rapports.

En Ontario, des informateurs principaux ont mentionné qu’ils espéraient étudier des possibilités de collaboration et de passation de marchés visant à réduire au minimum le double emploi des programmes offerts aux nouveaux arrivants dans cette province et à en optimiser la prestation.

Parmi les personnes interrogées dans les provinces ou territoires n’ayant pas conclu d’entente, le partenariat entre la province ou le territoire et CIC était généralement jugé approprié. Dans toutes les provinces, les répondants régionaux de CIC ont indiqué entretenir de bonnes relations avec les représentants des provinces et se réjouissent à l’idée de travailler aux CLNA, par suite de la récente décentralisation du programme.

3.5.2 Communications et relations avec CIC

L’évaluation a montré que, dans l’ensemble, les relations entre CIC et les provinces ou territoires sont les plus étroites à l’échelle des bureaux régionaux et locaux (surtout lorsque CIC et les provinces et territoires partagent les mêmes bureaux). Voici quelques difficultés liées à la gestion des CLNA par l’AC mentionnées par les représentants provinciaux ou territoriaux :

  • Manque de rencontres en face à face;
  • Roulement élevé du personnel des CLNA entraînant un manque de mémoire institutionnelle pour toutes les questions se rapportant à la situation ou au contexte particulier des provinces et territoires;
  • Communication déficiente sur des points qui aideraient les provinces et territoires à appuyer les CLNA et à renforcer leurs programmes dans ce domaine (p. ex. montant de la somme affectée chaque année aux CLNA, statut des CLNA à titre de « projet pilote », pérennité du financement, état d’avancement de l’outil d’évaluation, liste des projets financés).

Les FS interrogés ont généralement estimé suffisantes les communications avec CIC, même s’ils se sont dits très déçus de la gestion globale des CLNA et des communications :

  • Roulement élevé à CIC;
  • Retards dans la négociation des ententes de contribution;
  • Manque de continuité du financement (conséquences : fréquente source d’incertitude pour la dotation en personnel, obligation de procéder à des mises à pied, impossibilité d’attirer de nouveaux participants, de faire des démarches en leur direction ou de leur faire connaître le programme);
  • Absence de coordination des programmes destinés aux nouveaux arrivants (notamment les divers projets de CLNA) et d’une vision élargie de l’établissement des immigrants;
  • Manque d’uniformité des messages quant aux dépenses dont le remboursement peut être demandé;
  • Changements apportés au modèle utilisé pour la présentation de rapports.

3.5.3 Demandes

Dans le cadre de l’appel de propositions lancé en 2006-2007, CIC a reçu 45 propositions de FS des provinces atlantiques, de l’Ontario et du Yukon [ note 33 ]. Des provinces atlantiques, CIC a reçu trois propositions, dont une pour un projet de conception et deux pour des projets comportant un volet « conception » et un volet « prestation ». De l’Ontario, 41 propositions ont été reçues, soit quatre projets de conception, 15 projets de prestation et 22 projets comportant à la fois une composante  « conception » et une composante « prestation ». Le Yukon a proposé un projet de prestation.

Dans l’ensemble, les répondants de CIC, de la Colombie-Britannique et du Manitoba étaient satisfaits du nombre de demandes reçues. Certains informateurs principaux ont laissé entendre que CIC pourrait inciter un plus grand nombre de FS bien établis à présenter des propositions s’il modifiait son appel d’offres. Voici quelques-unes de leurs suggestions :

  • Éliminer l’obligation de partager les coûts du projet;
  • Offrir un financement pluriannuel;
  • Tenir compte des besoins particuliers précisés dans l’appel d’offres, p. ex. projets ciblant des collectivités éloignées, des femmes, ou des professions ou secteurs particuliers;
  • Prévoir un délai plus long pour concevoir les projets et les mettre sur pied;
  • Promouvoir l’appel d’offres en ciblant les CLNA (p. ex. faire des démarches auprès de FS bien déterminés pour les encourager à présenter des propositions);
  • Améliorer le processus de règlement des demandes de remboursement (p. ex. clarifier les procédures, effectuer les paiements plus rapidement).

3.5.4 Pratiques actuelles en matière de rapports

Les FS qui mettent en œuvre un projet de prestation (sauf ceux de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan ou du Manitoba) doivent remplir un rapport statistique chaque année. Des rapports narratifs trimestriels sur les activités exécutées ou prévues, la réalisation des objectifs de rendement, ainsi qu’une évaluation des réussites, des obstacles et des opportunités doivent être préparés pour les projets de développement et de prestation. Enfin, les FS doivent présenter un rapport final comprenant les éléments suivants : l’historique du projet, les activités exécutées, les extrants et les résultats obtenus, l’analyse (notamment les réussites, défis, résultats inattendus et circonstances atténuantes), les leçons tirées et les recommandations en vue des projets futurs, ainsi qu’un rapport statistique sommaire (dans le cas des projets de prestation, statistiques sur l’admission et la présélection, les résultats du programme et la participation de l’employeur).

Dans l’ensemble, la plupart des représentants des FS (sauf ceux de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et du Manitoba) ont indiqué que les procédures prévues pour l’établissement de rapports se sont améliorées, mais que le nombre de rapports exigés est encore très important. Dans les cas où les provinces cofinancent les projets (p. ex. l’Alberta), les FS se sont dits mécontents d’avoir à présenter des rapports aux deux bailleurs de fonds dans différents formats et à des dates différentes (les ententes avec chaque bailleur de fonds étant habituellement signées à des mois différents).

En Colombie-Britannique, les FS qui mettent en œuvre des projets de conception doivent présenter des rapports mensuels au ministère du Développement économique, en plus d’un rapport définitif et de documents finals. Les FS qui mettent en œuvre des projets de prestation par l’intermédiaire de Skills Connect présentent un rapport à la province au moyen d’une base de données en ligne. Cette dernière contient des champs relatifs aux résultats. Ces FS doivent également fournir des rapports mensuels au Ministère. Les FS de Colombie-Britannique interrogés ont indiqué que la base de données en ligne est un outil efficace, mais qu’elle comporte certaines limites, par exemple l’impossibilité de modifier les données et de produire des rapports.

L’Accord relatif à la collaboration entre le Canada et la Colombie-Britannique en matière d’immigration (2004) prévoit qu’un format de rapport, propre à l’initiative des CLNA, et un cadre d’évaluation seront élaborés conjointement par la Colombie-Britannique et le gouvernement du Canada. Rien n’indique, toutefois, que CIC et le gouvernement de la Colombie-Britannique ont produit conjointement un format de rapport ou un cadre d’évaluation. Le cadre de vérification axé sur les risques (CVAR) des CLNA indique que la Colombie-Britannique a « mis en œuvre un système de gestion axé sur les résultats pour ses ententes de contribution avec les bénéficiaires ultimes. CIC a établi que le système mis sur pied par la Colombie-Britannique pour surveiller ses ententes est suffisamment rigoureux pour satisfaire aux exigences du gouvernement du Canada. » [Traduction] [ note 34 ]. Toutefois, d’après les entrevues menées avec des représentants de CIC dans le cadre de la présente évaluation, CIC n’est pas informé des résultats. Par conséquent, il faut améliorer la mise en commun des leçons tirées, des bonnes pratiques et des résultats de l’évaluation.

Au Manitoba, les FS doivent fournir à la province, tous les trois mois, un rapport narratif, ainsi que, chaque année, un rapport financier et un rapport narratif. Les FS ne sont pas tenus de consigner officiellement les résultats de chaque participant. Tout comme l’accord conclu avec la Colombie-Britannique, l’Accord sur les CLNA intervenu entre le Canada et le Manitoba (2004) prévoit qu’un rapport annuel regroupant les indicateurs de rendement permanents propres à l’initiative des CLNA et un cadre d’évaluation doivent être élaborés conjointement par le Manitoba et le Canada. Toutefois, rien n’indique que ces documents ont été produits. Le CVAR des CLNA indique que le Programme manitobain d’intégration des immigrants assure le suivi des activités, notamment l’évaluation qualitative et quantitative de la mesure dans laquelle les projets atteignent les objectifs. Il ne semble pas que des données sur les résultats des participants soient recueillies ou fassent l’objet d’un suivi. Le CVAR n’indique pas si les rapports fournis sont suffisants, même si les représentants de CIC rencontrés en entrevue ont mentionné que le Manitoba n’informe pas CIC des résultats.

Même si la Saskatchewan n’a pas conclu d’entente sur l’établissement, elle a conclu avec CIC une entente de contribution qui couvre à la fois l’élaboration et l’exécution d’un programme d’études par deux organismes d’aide aux immigrants dans la province. Dans le cadre de l’élaboration du programme d’études, le gouvernement a conçu un outil électronique de collecte de données qui recueille de l’information pour les CLNA et l’Immigrant Integration Program (IIP). L’information porte notamment sur les clients, les méthodes utilisées, les mesures de soutien au programme, les composantes des cours de langue et de l’expérience professionnelle, le mentorat professionnel et les services à la clientèle, ainsi qu’un plan d’action relatif à l’emploi. Toutefois, l’étude de cas effectuée en Saskatchewan indique que l’outil n’est peut-être pas encore utilisé de façon systématique.

Base de données de CIC sur les CLNA

Au lieu d’intégrer les données à recueillir sur les CLNA dans l’actuelle base de données de CIC relative à d’autres programmes d’établissement (iSMRP), les gestionnaires du programme des CLNA ont décidé de créer une base de données distincte pour le programme. Cette décision a été en partie dictée par le coût de l’intégration d’une composante des CLNA à l’iSMRP, mais aussi par le fait que, à l’époque, des rapports n’étaient pas systématiquement présentés dans le cadre de l’iSMRP sur les programmes d’établissement couverts par ce système. Les gestionnaires du programme des CLNA craignaient de ne pas disposer des données nécessaires pour surveiller et évaluer le programme et ses résultats et ont ainsi décidé d’établir une base de données indépendante. Toutefois, comme on le verra plus loin dans cette section, la création et la tenue de cette base de données ont présenté des difficultés.

La base de données a été assortie de panel panel-defaults pour la collecte de renseignements sur les projets financés et sur chacun des participants. Le personnel affecté au programme à l’AC saisit l’information sur les projets financés. Les FS (sauf ceux du Manitoba, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique) doivent fournir de l’information sur tous les participants en remplissant sur chacun un questionnaire sur support papier. Ces questionnaires sont ensuite transmis à l’AC de CIC à la fin du projet, et les données sont entrées dans la base de données par le personnel de l’AC de CIC. Le questionnaire comprend de l’information sur le programme des CLNA, sur les participants, leurs antécédents professionnels et scolaires, leur profil actuel et les résultats de leur évaluation linguistique, ainsi que sur les autres services de CIC ou du gouvernement fédéral et les frais appliqués dans le cadre du programme.

La base de données initiale a été modifiée au cours de la deuxième année du programme. Ces modifications ont accru la quantité de renseignements que les FS devaient présenter. Comme il est indiqué plus haut, les FS jugent ardu de remplir le questionnaire. Certains ont également signalé avoir des réserves quant à certains des renseignements qu’ils sont tenus de collecter et de communiquer à CIC. La tâche de remplir ces questionnaires et de tenir la base de données sur les CLNA a donc présenté des difficultés qui ont eu pour effet de limiter les données disponibles pour évaluer les CLNA.

Limites de la base de données

Au moment de concevoir cette évaluation formative, on s’attendait à ce que la base de données fournisse de nombreux renseignements sur le programme et ses participants. Toutefois, il est devenu évident que l’information contenue dans la base de données était très limitée.

La première difficulté tient au fait que, lors de l’évaluation, la base de données ne renseignait pas sur tous les projets ou tous les participants [ note 35 ]. Comme les structures de prestation varient selon les provinces, les données relatives aux projets et aux participants ne sont pas recueillies de la même manière dans chaque province. Conséquence : on ne dispose pas de données uniformes pour le Manitoba, la Saskatchewan, la Colombie-Britannique et, dans le cas d’une année en particulier, l’Ontario.

  • Les provinces avec lesquelles CIC a conclu une entente de contribution pour la prestation de services d’établissement (Manitoba et Colombie-Britannique) ne sont pas tenues de produire de l’information détaillée sur les participants. En outre, les rapports annuels des provinces ne permettent pas à CIC de déterminer avec certitude tous les projets bénéficiant de fonds destinés aux CLNA. Dans la mesure du possible, CIC entre dans les dossiers l’information obtenue de la province de manière plus informelle mais, de ce fait, les données sur les projets réalisés dans ces provinces peuvent être incomplètes.
  • CIC a conclu un accord-cadre avec le gouvernement de la Saskatchewan, cette dernière se chargeant d’assurer la prestation de CLNA dans la province. Conséquence : l’information sur les projets ou les participants de la Saskatchewan est incomplète.

Par suite de ces lacunes, le nombre de participants indiqué dans la base de données est inférieur au nombre des participants aux activités financées par les CLNA à l’échelle nationale. Toutefois, compte tenu des structures de prestation du programme, il est compréhensible que des données ne soient pas disponibles sur l’ensemble des projets ou des participants. Cependant, en plus de ces dossiers manquants en raison de la structure de prestation des projets, les données disponibles sur les participants présentent des limites et un manque d’uniformité. Cela est dû, en partie, au fait que CIC a modifié le format utilisé pour faire état des données au cours du programme. Voici quelques-unes de ces limites.

  • Les données relatives à chaque participant comportent des lacunes. Leur analyse semble indiquer que les dossiers sont plus complets pour les deux premières années du programme (2003–2004 et 2004–2005) que pour les années ultérieures. Les FS ne sont tenus de présenter les questionnaires contenant les données qu’à la fin de leur entente de contribution avec CICnote 36 ]. En conséquence, les FS ayant conclu des ententes pluriannuelles peuvent ne pas avoir encore présenté de questionnaires. Par exemple, l’Alberta et l’Ontario sont sous-représentés dans la base de données, probablement parce que certains des FS ont reçu un financement pluriannuel en 2005-2006. De plus, lors de l’évaluation, CIC n’avait pas entré les données de quelque 1 500 questionnaires qu’il avait reçus des FS.
  • Même dans le cas des participants sur lesquels on dispose de certaines données, celles-ci ne portent pas sur toutes les variables, et l’information sur les résultats des participants est très limitée.
  • L’analyse des données se complique du fait qu’il n’existe pas de format préétabli pour l’entrée des données, d’où la nécessité de devoir effectuer un important travail d’épuration des données avant de pouvoir effectuer une analyse pertinente.
  • Enfin, la qualité des données sur certaines variables est sujette à caution.

Voir à l’annexe B le résumé des problèmes liés à la qualité des données, par variable clé. Les lacunes des données auront des répercussions sur l’évaluation sommative des CLNA.

3.6 Solutions de rechange

Chaque province et territoire administre des programmes ciblant expressément les nouveaux arrivants. Ces programmes peuvent inclure des cours de langue, une aide à l’emploi, ou les deux. De plus, les nouveaux arrivants sont admissibles aux services d’emploi offerts par la province ou le territoire. Voici quelques exemples de programmes provinciaux ou territoriaux comparables aux CLNA :

  • L’Immigrant Integration Program (IIP) en Saskatchewan est un programme d’intégration à la population active mis à l’essai à Saskatoon à l’intention des personnes dont le niveau de compétence linguistique se situe à la limite inférieure des NCLC.
  • La Nouvelle-Écosse attribue des fonds aux FS dans le but précis de les aider à trouver un emploi pour les nouveaux arrivants. La province finance également un programme de CLNA ayant les mêmes objectifs que le gouvernement fédéral; toutefois, les projets provinciaux s’adressent à une clientèle particulière (citoyens canadiens nés à l’étranger et candidats des provinces).
  • L’Ontario offre de nombreux programmes de formation linguistique et d’intégration à la population active. Voici des exemples de programmes qui comportent les deux composantes des CLNA et qui y sont comparables :
    • Les programmes, assortis de crédits, offerts aux adultes dans les écoles secondaires pour le cours d’ALS/FLS et qui comportent une alternance travail-études.
    • Le programme pilote spécial de formation linguistique. Tous les cours seront terminés d’ici le 31 août 2008. Les propositions doivent inclure des cibles et le mode d’évaluation du projet. Le programme s’adresse aux conseils scolaires, et les partenariats sont encouragés. Les deux principaux domaines d’intérêt sont la langue parlée dans certains secteurs du marché et la langue en milieu de travail.
    • Le programme d’activités de préparation au marché du travail, qui bénéficie de 33 M$ versés par le gouvernement de l’Ontario, certains projets étant cofinancés par CIC (72 projets sont actuellement financés de concert avec diverses organisations, notamment des universités, des organismes de réglementation et des groupes communautaires). Les projets portent essentiellement sur les immigrants qualifiés et les personnes qui possèdent une formation professionnelle, et la plupart comportent un volet « évaluation » ou « perfectionnement » des connaissances linguistiques. Le programme finance trois principaux types de projets : les projets qui visent à mieux connaître, par la recherche, les conditions d’un changement systémique; les projets visant à obtenir que les immigrants formés à l’étranger soient autorisés à exercer des professions réglementées; et les projets visant à aider ces immigrants à obtenir un emploi dans leur domaine.
  • L’Alberta, en plus de cofinancer les projets de CLNA, gère des programmes d’activités de préparation au marché du travail qui sont axés sur l’emploi et ont une durée de trois ans.

En Colombie-Britannique et au Manitoba, les fonds destinés aux CLNA sont directement acheminés aux ministères provinciaux et intégrés au financement provincial.

Quant aux programmes semblables financés par d’autres ministères fédéraux, l’évaluation a permis de relever les programmes suivants :

  • Santé Canada finance l’Initiative relative aux professionnels de la santé formés à l’étranger (IPSFE) (75 M$ sur cinq ans, dont 6,5 M$ sont versés aux provinces et territoires et 7,4 M$, aux initiatives pancanadiennes pour sept professions prioritaires indiquées par les régions). Le Ministère verse aux provinces et territoires les fonds à affecter à la préparation, l’évaluation, le perfectionnement des professeurs, les programmes d’orthopédagogie, les programmes d’intégration des professionnels, notamment en médecine, soins infirmiers, pharmacie, physiothérapie, ergothérapie, technologie de laboratoire et techniques en radiation médicale. Une stratégie plus globale des ressources humaines en matière de santé met l’accent sur le recrutement et la rétention des fournisseurs de soins de santé. L’objectif est d’augmenter l’offre de prestataires de soins de santé.
  • RHDSC gère beaucoup de programmes visant à aider les gens à trouver un emploi. Toutefois, le programme de RHDSC qui ressemble le plus aux CLNA, selon les indications fournies, était celui des clubs de recherche d’emploi [ note 37 ].

____________

[22] Dans certains cas, les experts ont examiné plus d’un outil appartenant au même projet. On leur a fourni une ébauche de rapport pour chaque étude de cas, les informant du contexte dans lequel les outils ont été élaborés et utilisés.

[23] Par exemple, dans le cas de la « méthode », sept des treize outils examinés ont fait l’objet de commentaires positifs (« note élevée »), un ou plusieurs des facteurs liés à la méthode de conception des outils (voir liste ci-dessus) ayant été mentionnés. Toutefois, il n’y avait pas d’information disponible sur la conception des six outils restants.

[24] D’après deux sources d’information : résultats des études de cas effectuées auprès de 32 FS (12 lors de visites sur place et 20 au téléphone) et base de données sur les CLNA.

[25] Il est à noter que les tests de NCLC visent à déterminer le niveau des intéressés et ne sont pas conçus pour servir d’examens finals. Le fait que a) l’évaluation de l’amélioration des compétences linguistiques soit fondée sur différents tests à l’entrée et à la sortie et que b) les examens finals ne sont pas normalisés dans l’ensemble des projets rend les données sur l’amélioration des compétences linguistiques peu fiables. De plus, les données manquantes étaient plus nombreuses dans les champs relatifs aux niveaux à la sortie que dans les champs relatifs aux niveaux d’entrée.

[26] Les participants organisent et mènent cette entrevue avec des employeurs de leur domaine professionnel afin de recueillir des renseignements sur leur profession au Canada. Elle ne vise pas principalement la recherche d’un emploi.

[27] Certains programmes ne comportent pas le placement professionnel, notamment en raison des limites imposées à la capacité des participants de travailler, même dans des postes non rémunérés, soit en raison de problèmes relatifs à l’obtention d’un permis, soit en raison de règles syndicales.

[28] La durée de certains placements professionnels est limitée par les règles syndicales régissant les travailleurs non syndiqués.

[29] Certains projets n’étaient pas encore achevés.

[30] En ce qui concerne cinq projets, les résultats des participants ne sont pas pertinents (parce qu’il s’agissait de projets de conception ou de projets de prestation qui n’étaient pas encore réalisés).

[31] Par « niveau élevé », on entend un emploi pour 80 % à 100 % des participants. On dispose de peu d’information sur la question de savoir s’ils ont obtenu un emploi correspondant à leurs capacités.

[32] Toutefois, le gouvernement de la Saskatchewan est l’unique titulaire d’ententes de contribution relatives aux CLNA dans la province et délivre des contrats de sous-traitance pour les projets de CLNA.

[33] Trousse de formation du personnel de CIC sur les Cours de langue de niveau avancé – Région de l’Ontario, mise à jour le 9 juin 2006. Les appels de propositions sont lancés séparément en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Alberta et en Saskatchewan.

[34] Cadre de vérification axé sur les risques – Cours de langue de niveau avancé, CIC, septembre 2005, p. 14.

[35] Le programme a reçu des données sur 1 500 autres personnes ayant participé à des projets entrepris en 2005-2006; ces données seront entrées prochainement dans la base de données.

[36] [36] CIC peut retenir 10 % des fonds dus aux FS jusqu’à ce qu’il ait reçu les questionnaires.

[37] Il n’a pas été possible de fixer une entrevue avec le représentant désigné de RHDSC.

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