ARCHIVÉ – Évaluation sommative de la phase II du projet Metropolis

5. Conclusions

Cette section du rapport est organisée de manière à répondre aux questions qui ont été abordées au cours de cette évaluation. Le rapport d’évaluation porte sur la création de connaissances et sur le processus de transfert de ces connaissances, et il se penche sur trois questions importantes : comment les centres Metropolis s’enquièrent des priorités de recherche auprès de leurs partenaires financiers fédéraux; quelles sont les perceptions et les évaluations des décideurs du gouvernement fédéral à l’égard des produits de recherche; et quelles sont l’ampleur et la nature de l’utilisation des produits de recherche mentionnées par les utilisateurs, effectifs et potentiels.

Principales questions de l’évaluation

Les centres Metropolis ont-ils intégré avec succès dans leurs plans de recherche les grandes questions stratégiques identifiées par les partenaires financiers fédéraux?

Dans l’ensemble, il ressort que les centres Metropolis ont remporté un succès limité pour ce qui est de l’intégration dans leurs plans de recherche des grandes questions stratégiques pour les partenaires financiers fédéraux. Le quart des répondants à l’enquête constituant des utilisateurs potentiels ont déclaré que leurs besoins et leurs priorités étaient « souvent » ou « toujours » intégrés dans les plans de recherche des centres, 24 % ont déclaré qu’ils l’étaient « parfois », et 7 % ont déclaré qu’ils l’étaient « rarement » ou « jamais ». Les autres ont déclaré ne pas savoir. Les participants aux groupes de discussion ont déclaré que, en l’absence de rétroaction à la suite des journées de réflexion et des réunions sur la recherche, il leur était impossible de dire si leurs commentaires avaient été intégrés aux recherches réalisées.

Quelques intervenants de Metropolis ont signalé que les recherches menées dépendaient des intérêts particuliers des chercheurs et de la qualité des propositions reçues par les centres à la suite de leurs demandes de proposition.

Même s’il y a eu un exercice collectif mené par les partenaires financiers fédéraux en vue de cerner onze priorités, et si les centres ont décrit des processus visant à solliciter les ministères afin de connaître leurs besoins en matière de politiques, il reste qu’il y a eu très peu d’efforts continus officiels pour s’informer des grandes questions stratégiques. Les participants aux groupes de discussion ont fait remarquer que les commentaires intégrés aux programmes de recherche étaient recueillis lors de conversations informelles, ou dans le cadre de relations qu’ils avaient établies avec leur contact au Secrétariat ou dans les centres.

Est-ce que les centres, le Secrétariat et le consortium fédéral ont agi efficacement à titre de « courtiers de connaissances »?

Aucune fonction officielle relative au courtage de connaissances n’a été intégrée à la phase II; toutefois, dans l’ensemble, on a constaté un certain succès entourant le processus de courtage et de transfert des connaissances. Les entrevues et les études de cas ont montré que cette réussite dépendait de conversations informelles ou encore de relations qui s’étaient établies. Le personnel de recherche s’est de manière générale montré plus positif. L’engagement des ministères fédéraux finançant le projet est également un facteur qui a varié au fil du temps.

Deux questions de l’évaluation portaient sur la consultation des produits de recherche par les décideurs : est-ce que les décideurs fédéraux consultent ou utilisent la recherche de Metropolis et est-ce que les ministères appuient la consultation et l’utilisation de la recherche dans le cadre de l’élaboration des politiques?

Dans l’ensemble, les utilisateurs des produits de recherche les trouvent utiles. Toutefois, on constate que les ministères accordent peu de temps ou d’encouragement à la consultation et à l’utilisation des produits de recherche de Metropolis. Les résultats de l’enquête menée auprès des utilisateurs potentiels de la recherche de Metropolis ont montré que la majorité d’entre eux leur ont attribué une cote de « très utile » ou « assez utile ». Les produits jugés les plus utiles étaient les rapports et les publications, et les groupes d’utilisateurs les plus enthousiastes étaient les chercheurs et les analyses des politiques dans les ministères fédéraux.

En règle générale, les répondants à l’enquête n’ont pas consacré beaucoup de temps à lire ou à consulter les documents de recherche ou à participer à des activités de diffusion de la recherche. Près du tiers des répondants à l’enquête ont laissé entendre que le temps consacré à lire des documents de recherche ou à participer à des activités de diffusion de la recherche était insuffisant compte tenu de leur travail. Le principal obstacle invoqué était le manque de temps. Près du quart des répondants à l’enquête ont déclaré que l’utilisation de la recherche et la participation à des activités entourant la recherche ne figuraient pas parmi les priorités de leur gestionnaire ou ministère.

Est-ce que les produits de recherche du projet Metropolis sont pertinents pour les décideurs du gouvernement?

Globalement, les produits de recherche de Metropolis sont jugés pertinents, et ce, même si des préoccupations ont été exprimées quant à leur lien avec les politiques. Soixante-dix pour cent des répondants ont déclaré que la recherche de Metropolis était pertinente pour les décideurs du gouvernement. Tous les partenaires financiers fédéraux sauf un ont reconnu que la recherche était pertinente. Toutefois, juste un peu plus du tiers des personnes interrogées et des participants aux études de cas ont exprimé des préoccupations au sujet du lien entre les politiques et la recherche de Metropolis.

Les opinions des partenaires fédéraux et des personnes interrogées dans le cadre des études de cas étaient partagées lorsqu’on leur demandait de comparer la pertinence des produits de Metropolis avec celle des recherches effectuées par d’autres sources. Même si près d’un tiers des partenaires financiers interrogés a déclaré que la recherche de Metropolis est aussi pertinente que celle qui provient d’autres sources, un autre tiers a déclaré qu’elle était moins pertinente. La faiblesse du lien avec les politiques est la raison la plus souvent invoquée pour justifier les préoccupations au sujet de la pertinence.

Les centres Metropolis ont effectué un certain nombre d’études comparatives, longitudinales et macro. La majorité des répondants à l’enquête ont déclaré être satisfaits de la mesure dans laquelle les centres ont effectué ce genre d’analyses. Quant aux utilisateurs potentiels des produits de recherche de Metropolis (particulièrement, ceux qui jouent un rôle en matière de recherche et d’élaboration des politiques et ceux de la RCN), ils ont déclaré que ce genre d’analyses est important pour leur travail.

Les personnes interrogées dans le cadre des études de cas et les participants aux groupes de discussion ont invoqué le manque de financement pour les études de grande envergure. Ils ont également fait remarquer que le financement était accordé sur une base annuelle, mais que les études de grande ampleur s’étendent habituellement sur une période plus longue qu’un an. Les centres Metropolis ont tendance à privilégier leurs « propres » chercheurs lorsqu’il s’agit d’accorder du financement, plutôt que des chercheurs de diverses régions du pays, ce qui aurait pu être nécessaire pour réaliser des études pancanadiennes. Enfin, durant la phase II, les mesures d’encouragement mises en place pour encourager les chercheurs à proposer et à entreprendre des études plus complexes et de plus grande envergure sont limitées.

Est-ce que les connaissances issues des recherches menées par Metropolis ont servi à éclairer ou à influencer l’élaboration de la politique gouvernementale?

Il existe des preuves que les recherches de Metropolis ont servi à éclairer l’élaboration de politiques gouvernementales, mais peu d’éléments prouvant qu’elles ont pu influencer leur élaboration. Près de 40 % des utilisateurs potentiels ayant été interrogés ont déclaré que les recherches de Metropolis avaient été utilisées pour éclairer des discussions entourant l’élaboration des politiques. Chez les analystes des politiques, ce pourcentage atteint 79 %.

Les opinions des autres intervenants (partenaires fédéraux et personnes interrogées dans le cadre des études de cas) étaient partagées quant à la possibilité que les produits de recherche aient pu éclairer l’élaboration de politiques, puisque la moitié environ a déclaré que, effectivement, ils l’avaient éclairée, tandis que l’autre moitié a affirmé le contraire.

Le fait d’éclairer l’élaboration des politiques est un critère moins strict pour l’incidence que le fait d’influencer l’élaboration des politiques. La mesure dans laquelle les recherches de Metropolis ont directement influencé l’élaboration des politiques est difficile à établir. En effet, les personnes interviewées et les participants aux études de cas ont éprouvé de la difficulté à citer des documents de politique précis ayant été influencés par les recherches de Metropolis. La recherche était considérée comme l’un des intrants du processus d’élaboration de politiques, parmi un vaste éventail d’influences.

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