ARCHIVÉ – Évaluation sommative de la phase II du projet Metropolis

3. Le transfert de connaissances et le cadre conceptuel du système de connaissances

Le transfert de connaissances (TC) est l’une des nombreuses fonctions qui, une fois réunies, constituent des systèmes de connaissances. Au niveau le plus fondamental, les autres fonctions constituantes des systèmes de connaissances sont la création de connaissances (recherche) et l’application (élaboration de politiques et prestation de programmes). Le but du TC est de veiller à ce que les utilisateurs de recherche aient accès aux meilleures connaissances issues de la recherche et puissent les utiliser en vue d’éclairer les décisions en matière de politiques et de programmes. Le TC se concentre à la fois sur les produits, les processus et l’application des connaissances (incidence).

Le transfert de connaissances qui se concentre sur les produits de connaissances est souvent appelé diffusion des connaissances. L’objet principal est de veiller à ce que les connaissances issues de la recherche soient transférées aux bonnes personnes, au moment opportun et dans la forme qui favorise leur utilisation optimale. Les rapports de recherche, les livres et les rapports, y compris les examens systématiques et les méta-analyses, sont des exemples de produits de la recherche qui sont fréquemment transférés aux utilisateurs finals. Tant les imprimés que les documents électroniques sont utilisés pour faire le transfert de ces produits de connaissances aux utilisateurs. Parmi les efforts visant à rendre ces produits de connaissances traditionnels plus conviviaux, on note les résumés et les vulgarisations. Les autres produits ou activités au moyen desquels les connaissances issues de la recherche sont transférées aux utilisateurs sont notamment les conférences et les ateliers. Ce genre de TC est bien établi chez les chercheurs universitaires.

Le transfert de connaissances qui se concentre sur les processus de connaissances se préoccupe principalement d’établir des liens et des échanges de connaissances entre chercheurs (producteurs de connaissances) et utilisateurs de connaissances (décideurs et fournisseurs de services). La transmission du savoir peut se définir comme l’établissement de relations et de réseaux entre chercheurs et utilisateurs de recherches en vue de faciliter le transfert et l’utilisation des connaissances existantes et de soutenir la production de nouvelles connaissances favorisant l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes. On considère de plus en plus que les courtiers du savoir ont un rôle à jouer dans la facilitation et le maintien de relations collaboratives entre chercheurs et utilisateurs de recherche, qui comprennent tous les aspects du processus de la recherche — établir les priorités, poser des questions relatives à la recherche, établir les modèles de recherche, effectuer la recherche, transférer les conclusions et évaluer les résultats.

Tant les ouvrages théoriques que les résultats de la recherche empirique s’accordent pour reconnaître que l’efficacité du TC et de l’application des connaissances s’accroît lorsque chercheurs et utilisateurs de recherche collaborent à toutes les phases des processus du système de connaissances – production, transfert, et application. L’application ou l’utilisation des connaissances issues de la recherche, sous une forme ou sous une autre, est une condition préalable à son incidence.

Pour de nombreux universitaires, les efforts contemporains déployés en vue de cibler des utilisateurs non universitaires des connaissances issues de la recherche sont un nouveau champ d’action du TC. Certains chercheurs adhèrent à cette fonction et, dans la mesure du possible, prennent la responsabilité de veiller à ce que les utilisateurs non universitaires de connaissances soient alimentés en résultats de recherche en temps opportun et sous une forme appropriée. D’autres universitaires fuient ce rôle et préfèrent qu’il soit assumé par d’autres. En partie à cause de cette attitude, une nouvelle occupation est en train de naître au sein des systèmes de connaissances contemporains. On la désigne sous diverses appellations, mais de plus en plus, dans le contexte canadien contemporain, on parle du courtier du savoir [ 

note 10

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10. La matière présentée dans cette section est le résumé du travail réalisé par H. D. Dickinson (avec P. Graham), dans 2009. Knowledge Transfer & Public Policy: A Literature Review and Synthesis. Document préparé pour CIC.

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