Évaluation du Programme des réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG) et du Programme d’aide au réétablissement (PAR)

5. Conclusions et recommandations

La présente section dresse une liste des conclusions découlant de cette évaluation et elle formule des recommandations pour l’avenir du Programme des RPG et du PAR. Les conclusions précisent les leçons retenues, eu égard à la pertinence, à la conception, à la mise en œuvre et au rendement des programmes. Ces leçons indiquent ce qu’il en est des programmes et elles précisent les secteurs à améliorer. À la suite de ces conclusions, plusieurs recommandations ont été formulées, tant pour le Programme des RPG que pour le PAR, afin d’améliorer le fonctionnement et/ou les résultats qui leur sont associés.

5.1 Conclusions relatives au Programme des réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG)

Il a été établi que le Programme des RPG était pertinent du fait qu’il souligne l’engagement du Canada à l’égard de ses obligations internationales et qu’il est compatible avec les objectifs du gouvernement du Canada et ceux du ministère. Le Programme des RPG est l’un des outils clés que le Canada utilise pour répondre à ses engagements internationaux liés à la réinstallation des réfugiés. Conjointement avec d’autres programmes (c.-à.-d. le PPPR), le Canada s’est taillé une place de chef de file mondial de la réinstallation, et il se classe au second rang mondial pour ce qui est du nombre de réfugiés accueillis.

Les résultats de l’évaluation révèlent en outre que le Programme des RPG répond aux attentes. Le Canada est un grand pays de réinstallation en raison de sa souplesse et de sa capacité de réaction (c.-à-d. il impose peu de limites, s’il en est, aux types de réfugiés qu’il accepte) et à cet égard, les intervenants du HCR/de l’OIM y voient une « pratique exemplaire ». Cette capacité de réaction permet à différents types de réfugiés de vivre en toute sécurité et de manière autonome, étant donné que le Canada est un pays dont les critères de réinstallation reposent sur des priorités humanitaires et non économiques.

L’un des principaux avantages de la conception du Programme des RPG est qu’il affecte du personnel « sur le terrain », dans les BCVE. L’un des grands avantages du programme du Canada est qu’il a favorisé l’établissement de relations avec le personnel du HCR/de l’OIM et qu’il a permis au personnel des BCVE d’acquérir une bonne compréhension des enjeux nationaux/ régionaux influençant les déplacements des réfugiés. En conséquence, les employés des BCVE sont en mesure d’offrir de meilleurs services aux réfugiés.

En dépit des points de vue favorables exprimés au sujet de la conception et de la mise en œuvre du programme, il est clair que des améliorations pourraient être apportées au Programme des RPG pour accélérer la sélection, le traitement et la réinstallation des réfugiés sélectionnés. Tel que mentionné dans l’évaluation, il serait possible de simplifier le traitement des RPG dans leurs pays hôte, et le programme profiterait également d’une amélioration des mesures de soutien de l’échange d’information et de changements potentiels aux programmes ou politiques concernant le prêt de transport et la prestation des renseignements médicaux.

Le Programme des RPG fonctionne convenablement; sa conception est fonctionnelle et elle permet d’atteindre l’objectif qui est de participer aux efforts de réinstallation des réfugiés à protéger, un peu partout dans le monde. Certains points à améliorer en ce qui a trait à la conception du programme ont été identifiés; ils lui permettraient d’accroître son efficience et, ce faisant, de mieux remplir son mandat et de continuer à répondre aux engagements internationaux du Canada. Vous trouverez ci-dessous des recommandations sur la façon de réaliser au mieux ces améliorations.

5.2 Recommandations relatives au Programme des RPG

Trois recommandations générales ont été formulées, en lien avec le Programme des réfugiés parrainés par le gouvernement :

  1. Simplifier le traitement des RPG;
  2. Améliorer les mécanismes d’échange d’information;
  3. Revoir la nécessité du prêt de transport et du prêt pour examens médicaux.

Recommandation no 1 : Simplifier le traitement des RPG

La première recommandation consiste à simplifier le traitement des demandes des RPG afin d’accroître l’efficience et la qualité du service offert aux RPG. Quatre sous-recommandations fournissent des détails sur la façon de s’attaquer à cette recommandation générale. Elles portent sur : la formation du personnel des BCVE; l’efficience des méthodes de sélection et de traitement; les contraintes logistiques; et le réexamen de la catégorie des personnes de pays source.

1.1 Améliorer la formation et l’orientation du personnel des BCVE.

Les études de cas internationales ont mis en évidence un écart considérable dans la façon de traiter les cas, d’un BCVE à l’autre. L’évaluation a aussi constaté la mise au point fréquente de processus et de mesures de contrôle de la qualité « propres à chaque BCVE ». Les ACE ont également mentionné la capacité limitée d’offrir une formation/orientation aux nouveaux employés étant donné que les rotations ne prévoient aucun « chevauchement » entre les départs et les arrivées des ACE. Dans ce contexte, il semble qu’il y a de la place pour améliorer la formation offerte au personnel et ainsi garantir que les fonctions/processus sont bien compris tant par les ACE que par les employés recrutés sur place. CIC devrait également intégrer des structures prévoyant des occasions de formation et d’orientation entre le personnel des BCVE qui quitte et celui qui arrive, dans le cadre des rotations. Ainsi, le personnel entrant pourrait être mis au fait de toutes les questions courantes ou du contexte qui prévaut dans la région, et le personnel sortant pourrait transférer une partie de la mémoire de l’organisation pour assurer une transition sans heurts. Cet échange de connaissances contribuerait de ce fait à améliorer la prestation du service.

1.2 Rehausser l’efficience des méthodes de sélection et de traitement des réfugiés, s’il y a lieu.

Tel qu’indiqué dans l’évaluation, les BCVE utilisent un certain nombre de critères lorsqu’ils voient à la sélection/au traitement des réfugiés. Le traitement est plus efficient lorsque CIC reconnaît la détermination prima facie du statut de réfugié du HCR, et le traitement est accéléré quand CIC désigne certaines populations de réfugiés aux fins d’un traitement de groupe. De même, CIC devrait élargir le recours au traitement de groupe pour y inclure des sous-groupes de populations de réfugiés présentant un faible risque.

1.3 Revoir la nécessité de maintenir la catégorie des personnes de pays source

Plusieurs employés de BCVE ont remis en question le recours à la catégorie des personnes de pays source parce qu’à leur avis, une importante proportion des demandes ne répondaient pas aux critères de recevabilité et parce qu’il fallait consacrer beaucoup plus de temps et de ressources au traitement des réfugiés dans le pays examiné que dans les autres régions non visées par la catégorie des personnes de pays source. Ainsi, il est recommandé qu’un examen plus approfondi de cette catégorie soit effectué.

1.4 Tenir compte des contraintes de logistique et du traitement dans la planification des ressources des BCVE

Les études de cas internationales ont fait ressortir d’importants écarts, eu égard aux environnements opérationnels dans lesquels travaillent les ACE affectés au traitement des RPG clients. Il est clair, toutefois, que la capacité des BCVE de traiter les RPG clients peut varier, par exemple, du fait que les BCVE dont la clientèle est principalement urbaine (p. ex. Damas) éprouvent moins de difficultés d’accès aux réfugiés que les BCVE dont l’accès aux réfugiés n’est pas facile (p. ex. Nairobi). Il ne faut pas s’attendre à ce qu’un même nombre de RPG soit traité, par ETP, à Nairobi qu’à Damas. Ainsi, il conviendrait d’examiner les niveaux de dotation des BCVE qui se heurtent à des problèmes plus complexes, en ce qui a trait à l’accès aux RPG et au traitement de leurs cas. De cette façon, il sera tenu compte des contraintes différentes dans l’atteinte des objectifs de traitement.

Recommandation no 2 : Améliorer les mécanismes d’échange d’information

La seconde recommandation met l’accent sur deux aspects clés du partage de l’information : l’amélioration des plateformes de technologies de l’information utilisées dans les BCVE et l’amélioration des mécanismes d’échange d’information.

2.1 Améliorer les plateformes de technologies de l’information dans les BCVE

Les études de cas internationales ont mis au jour l’élaboration et/ou l’utilisation d’un certain nombre de systèmes de gestion de l’information « parallèles » dans les BCVE en raison des limites, perçues ou réelles, du STIDI pour ce qui est de fournir une information opportune aux gestionnaires et superviseurs de CIC. D’autres difficultés ont été relevées dans les études de cas internationales, notamment l’incapacité d’accéder à distance au STIDI et l’incapacité de télécharger sans coupure l’information provenant de la base de données du HCR (PROGRESS) dans le STIDI. Autres difficultés : l’absence de mécanisme en ligne pour assurer un suivi des dépenses liées au prêt de transport et prêt pour examens médicaux et l’absence de système pour faciliter l’échange de renseignements médicaux grâce à la plateforme de dossiers médicaux électroniques (DME). L’amélioration des capacités technologiques dans les BCVE contribuerait à rehausser l’efficience du traitement des RPG clients et de l’échange d’information entre les intervenants.

2.2 Améliorer ou instaurer des mécanismes d’échange d’information

Les ACE affectés dans les BCVE ont fait remarquer qu’ils recevaient peu ou pas d’information sur les facteurs ou caractéristiques qui favoriseraient une intégration réussie au Canada. Les fonctionnaires du HCR et de l’OIM ont indiqué qu’ils recevaient peu d’information sur le caractère adéquat des recommandations de RPG pour le Canada. Dans les cas où le HCR s’occupe de la sélection initiale et de la présentation des réfugiés, une telle information pourrait faciliter le processus de sélection du HCR. CIC devrait établir un mécanisme ou un processus susceptible de faciliter la communication bilatérale entre les opérations internationales (BCVE, HCR, OIM) et les expériences des RPG/FS au Canada. Il conviendrait en outre de noter que compte tenu du recours relativement fréquent à du personnel en devoir temporaire (DT) dans les BCVE, il serait important d’instaurer un mécanisme garantissant que ce personnel pourra avoir accès à des données et à des ressources appropriées. Les éléments suivants pourraient en faire partie :

  • Un « babillard » auquel auraient accès les ACE et/ou les autres parties (OIM/HCR);
  • Un site « wiki » pour le personnel de CIC.

Recommandation no 3 : Revoir la nécessité du prêt de transport et du prêt pour examens médicaux

La dernière recommandation relative au Programme des RPG consiste à revoir la nécessité, la pertinence et la fonctionnalité des prêts de transport et prêts pour examens médicaux consentis aux RPG.

3.1 Revoir la nécessité, la pertinence et la fonctionnalité du prêt de transport et du prêt pour examens médicaux

Le Canada est l’un des quelques pays à demander aux réfugiés de rembourser le coût de leurs examens médicaux et du transport vers leur pays de réinstallation. Compte tenu qu’une forte proportion (44 %) des RPG soit ne remboursent pas leur prêt soit se voient dispenser de le rembourser, et que des coûts considérables sont associés à la gestion du portefeuille de prêts, le Canada devrait revoir la nécessité de maintenir le remboursement. Si le prêt doit être maintenu, il serait utile d’examiner la fonctionnalité actuelle du prêt, notamment de passer à un formulaire en ligne, et d’adopter le modèle américain selon lequel les coûts sont estimés et les montants réels ne sont pas requis (coûts du transport uniquement). Compte tenu que les politiques de CIC permettent aux agents des BCVE à l’étranger de demander que les prêts soient convertis en contributions dans le cas des réfugiés jugés peu susceptibles de rembourser leur prêt, il serait bon d’améliorer l’information, les lignes directrices et la formation à savoir quels réfugiés devraient être pris en considération pour ces conversions de prêts.

5.3 Conclusions du Programme d’aide au réétablissement (PAR)

Le Programme d’aide au réétablissement (PAR) est une mesure de soutien clé que CIC offre aux personnes qui arrivent au Canada dans le cadre du Programme des réfugiés parrainés par le gouvernement. En ce qui a trait à la pertinence du Programme, le PAR respecte les principes directeurs du HCR; ces principes indiquent précisément que les réfugiés réétablis devraient bénéficier de mesures de soutien intensives à leur arrivée dans leur pays de destination. Les mesures de soutien liées au PAR qui sont offertes aux RPG au cours des quatre à six premières semaines au Canada respectent les recommandations du HCR et contribuent au respect de deux des trois critères fixés par le HCR pour s’assurer que la réinstallation est une solution durable. Ainsi, le PAR continue d’être un programme pertinent et le rôle que joue le gouvernement fédéral dans la prestation des mesures de réétablissement est approprié.

La conception du PAR comporte aussi la prestation aux réfugiés d’un service à plus long terme, grâce au soutien du revenu. Comme le Canada accepte la responsabilité d’accueillir des réfugiés au pays, il a aussi la responsabilité, tel que le souligne la politique ministérielle, du « soutien total » de ces personnes. Actuellement, les niveaux de soutien du revenu offerts aux réfugiés correspondent aux taux provinciaux de l’aide sociale.

Selon une analyse des caractéristiques des RPG admis au Canada depuis l’adoption de la LIPR, les FS du PAR ont plus de défis à relever, et non moins, en ce qui a trait à la prestation des services dont les réfugiés clients ont besoin. La hausse du nombre et de la proportion de clients se heurtant à des « obstacles » au réétablissement, notamment l’absence d’études, l’incapacité de parler anglais ou français et l’âge plus avancé (plus de 65 ans) met en évidence la nécessité de maintenir, sinon d’augmenter, les ressources attribuées à l’orientation et/ou aux autres services d’aide fondamentaux.

En ce qui a trait au rendement du programme, les nombreuses études, de même que les données recueillies tout au long de l’évaluation, montrent que le niveau de soutien du revenu est trop faible – la proportion (29 %) de réfugiés qui affirment ne pas pouvoir répondre à leurs besoins fondamentaux avec le soutien du revenu et la forte proportion (57 %) de RPG qui ont eu recours à des banques alimentaires pour répondre à des besoins fondamentaux indiquent que le Canada n’offre pas un « soutien total » à ce groupe. Les recommandations formulées ci-dessous font état d’améliorations du rendement qui pourraient être apportées au PAR.

Comme dans le cas du Programme des RPG, les résultats de l’évaluation révèlent qu’il serait possible d’améliorer la prestation du PAR. Bien que les services essentiels dispensés par le biais du PAR soient considérés généralement adéquats, les FS expriment le besoin et le désir d’avoir un modèle de financement plus flexible, lequel permettrait d’offrir des services additionnels aux RPG ayant des besoins élevés. L’évaluation indique en outre que l’un des principaux défis que doivent relever les réfugiés consiste à se trouver un logement convenable; il y aurait lieu d’envisager le prolongement de la période au cours de la quelle les RPG peuvent demeurer dans le logement temporaire, et les besoins en matière de logement devraient être une priorité au moment d’envisager des ajustements potentiels au financement du PAR.

En outre, il faut améliorer les liens entre les bureaux de traitement à l’étranger et les FS pour que ces derniers puissent recevoir l’information dont ils ont besoin au sujet des RPG avant leur arrivée. Comme tenu qu’en application de la LIPR, de plus en plus de réfugiés arrivant au Canada ont des besoins complexes (y compris un état de santé nécessitant des soins médicaux), plus les FS pourront obtenir l’information concernant les RPG avant leur arrivée, plus ils seront en mesure de préparer adéquatement les services nécessaires, par exemple un logement accessible, ou de se réserver du temps à consacrer aux soins médicaux. Les FS profiteraient aussi d’une amélioration des façons d’établir les contacts avec les fournisseurs de services canadiens qui ont la responsabilité d’autres services utilisés par les RPG.

L’un des principaux objectifs du PAR consiste à garantir que les RPG pourront vivre en toute sécurité et de façon autonome une fois réinstallés au Canada. Les programmes devraient fournir les ressources nécessaires pour y arriver. L’évaluation montre que la conception actuelle du programme ne permet pas de répondre en totalité à cet objectif en ce sens qu’il ne tient pas compte de l’évolution des besoins de la population de RPG et qu’il n’a ni la marge de manœuvre ni les ressources nécessaires pour répondre entièrement à ces besoins. En outre, le marché du logement actuel et le coût de la vie sont autant de contraintes pour le programme et ils ont des répercussions sur sa capacité d’offrir des mesures adéquates de logement et de soutien du revenu. Ainsi, le programme doit chercher des façons de garantir que la conception du programme permet aux RPG de vivre en toute sécurité et de façon autonome.

5.4 Recommandations relatives au PAR

Trois recommandations générales ont été formulées en lien avec le Programme d’aide au réétablissement. Il convient de noter que dans certains cas, les recommandations portent sur des questions de prestation touchant à la fois le Programme des RPG et le PAR.

Les recommandations générales sont les suivantes :

  • Modifier les programmes pour tenir compte de l’évolution des besoins des RPG clients.
  • Examiner la suffisance des mesures de soutien du revenu et d’aide au logement.
  • Améliorer l’échange d’information.

Recommandation no 1 : Modifier les programmes pour tenir compte de l’évolution des besoins des RPG clients

La première recommandation relative au PAR porte sur les modifications à apporter pour tenir compte de l’évolution des besoins des RPG, notamment de l’absence de compétences linguistiques ou d’études à l’arrivée, ou des besoins médicaux. Cinq sous-recommandations sont formulées; elles fournissent plus de détails sur la façon de donner suite à cette recommandation globale. Elles portent sur : le caractère adéquat des ressources affectées au programme; la mise au point d’un système pour fournir aux RPG un soutien à plus long terme, une fois leurs besoins immédiats satisfaits; et les lacunes du service actuel.

1.1 Revoir les ressources du PAR pour tenir compte de l’évolution des besoins des RPG admis au Canada

Les principaux intervenants, le personnel de CIC et la documentation interne indiquent tous que le profil des RPG arrivant au Canada a évolué depuis l’adoption de la LIPR et que le Canada accueille maintenant de nombreux RPG qui ont besoin de mesures de soutien additionnelles pour faciliter leur intégration à la société canadienne. Plus particulièrement, les FS ont précisé que les RPG ayant des besoins médicaux complexes avaient besoin d’un soutien considérable, au-delà du niveau actuellement prévu. Les FS ont en outre mentionné qu’on leur demandait de plus en plus souvent d’offrir des services de traduction et d’interprétation et que ces services n’étaient généralement pas offerts dans la collectivité. CIC devrait effectuer une analyse de la prestation actuelle des services du PAR pour déterminer l’adéquation du financement, compte tenu du profil des RPG actuellement admis au Canada. Une telle analyse permettrait au programme de dresser une liste des options dont il dispose pour servir au mieux la population des RPG, compte tenu de l’évolution de leurs besoins et du mandat du PAR.

1.2 Répondre aux préoccupations des FS concernant la souplesse du programme et la prestation des services

Tel qu’indiqué dans l’évaluation, les FS exercent généralement leurs activités en croyant que tous les RPG doivent recevoir un niveau de service équivalent, peu importe les besoins précis ou les exigences de chacun des RPG. Indépendamment du fait que le PAR peut être ajusté pour mieux répondre aux besoins des sous-groupes identifiés (voir la recommandation 1.5 relative au PAR), il faut communiquer ou officialiser la politique concernant la souplesse du programme. Par exemple, le Manuel de prestation du Programme d’aide au réétablissement a un caractère prescriptif; il précise les sources/l’information à fournir aux clients et ne semble pas insister sur le fait que les FS ont la marge de manœuvre voulue pour adapter la prestation des services en fonction des caractéristiques personnelles de l’immigrant. Dans ce contexte, en accordant aux FS une telle marge de manœuvre (ou en la faisant connaître au moyen d’une directive stratégique/de programme), ceux-ci pourraient veiller à ce que les ressources soient convenablement ciblées en fonction des RPG ayant des besoins plus grands.

1.3 Envisager l’adoption d’une approche de gestion des cas pour les RPG clients

D’après les principaux intervenants et l’évaluation d’un projet pilote de gestion des cas, les RPG pourraient profiter d’une approche de gestion active des cas. Les FS indiquent que souvent, ils continuent d’offrir un soutien et/ou du counselling aux RPG bien après la période initiale de six semaines. Comme les RPG établissent des liens étroites avec le personnel des FS, on a l’impression que l’intégration des réfugiés au Canada pourrait être accélérée en leur donnant accès à un gestionnaire de cas qui pourrait continuer à formuler des directives et des conseils aux RPG au cours de leur première année au Canada. S’il est décidé de passer à des services de gestion des cas par les FS (p. ex. un nombre d’heures précis par mois) pendant un maximum d’une année après la réinstallation au Canada, les responsables du programme devraient effectuer une analyse pour déterminer les options dont ils disposent pour y arriver.

1.4 Envisager de modifier la période au cours de laquelle les RPG ont accès aux services du PAR

Selon les lignes directrices actuelles du programme, des services de réétablissement et de transition doivent être fournis pendant une période de quatre à six semaines après l’arrivée au Canada; au cours de cette période, et par la suite, on s’attend à ce que les réfugiés accèdent aux services en se prévalant des services d’établissement offerts à tous les nouveaux arrivants au Canada. Les FS signalent que nombre de RPG ont besoin d’un soutien/d’une aide supplémentaire au-delà des six premières semaines. CIC devrait songer à autoriser des exemptions qui permettraient aux FS de fournir des services de réétablissement/transition d’une durée supérieure à six semaines dans le cas des RPG clients identifiés comme ayant des besoins élevés. Des modifications au modèle de financement pourraient être nécessaires pour pouvoir offrir ce prolongement de service.

1.5 Combler les lacunes relevées dans la prestation des services du PAR

Selon les FS, certains sous-groupes particuliers de RPG ne sont pas convenablement servis avec les lignes directrices actuelles du PAR. Ce sont : les jeunes, les personnes âgées et les personnes ayant des besoins médicaux élevés. Il a été signalé que les services du PAR devraient être modifiés pour y inclure des mesures de soutien/des services d’orientation/d’autres services précis axés sur ces sous-groupes et que des panel panel-defaults de programme ou de service devraient être élaborés pour que les FS puissent offrir des services complets à ces personnes.

Compte tenu du désir d’établir un « guichet unique » pour les RPG, il y aurait également lieu d’étendre l’offre de services des FS et peut-être, d’y inclure des services de garde d’enfants, d’emploi et d’aide au logement.

Recommandation no 2 : Examiner la souffisance du soutien du revenu et de l’aide au logement

Les recommandations suivantes fournissent des détails sur la façon d’aborder la question de la prestation du soutien du revenu et de l’aide au logement du PAR, deux éléments clés du PAR qui ont pour but de soutenir les RPG.

2.1 S’attaquer à l’insuffisance du soutien du revenu

D’après les résultats de l’évaluation, les RPG admis au Canada ont de la difficulté à répondre à leurs besoins fondamentaux avec le soutien du revenu qui leur est actuellement versé dans le cadre du PAR. Le PAR ne répond pas aux exigences minimales courantes telles que calculées avec la Mesure de la pauvreté fondée sur un panier de consommation ou par le seuil du faible revenu (SFR). Selon une statistique plus révélatrice, plus de la moitié (57 %) des RPG ont affirmé avoir recours aux banques alimentaires afin de combler leurs besoins essentiels en nourriture et un tiers (29%) ont affirmé que le soutien du revenu ne leur permettait pas de se procurer les nécessités de subsistance (aliments, loyer, vêtements). Le problème de l’insuffisance du revenu est en grande partie attribuable à l’utilisation, par CIC, des taux provinciaux de l’aide sociale pour fixer le niveau de soutien du revenu offert aux RPG.

Il est recommandé que CIC examine diverses options pour régler la question de l’insuffisance du soutien du revenu, lesquelles pourraient comprendre, en tout ou en partie, ce qui suit :

  • Élimination du prêt de transport;
  • Nouveau calcul du soutien du revenu en fonction d’un repère différent;
  • Réexamen des allocations-logement;
  • Autres options (p. ex. réduire ou supprimer la disposition de récupérationNote de bas de page 26 dans le cas des personnes qui trouvent un emploi au cours de leur première année au Canada).
2.2 Réexaminer les allocations-logement
  • D’après les FS, l’un des principaux défis que doivent relever les RPG consiste à trouver un logement convenable et abordable. CIC devrait revoir les allocations-logement actuelles et songer à instaurer des allocations tenant compte des taux de location sur le marché local. Il faudrait établir une politique qui prévoit l’ajustement des allocations-logement de sorte que les allocations du PAR permettent aux RPG de se trouver un logement locatif « moyen » sans y consacrer plus que le maximum fixé (c.-à-d. 30 % ou 40 % du revenu). Pour atteindre l’objectif qui est de permettre aux RPG de vivre en toute sécurité et de manière indépendante, le programme devrait faire une analyse et déterminer quelles options il conviendrait de privilégier pour atteindre au mieux ces objectifs et suivre l’évolution du marché du logement.

Recommandation no 3 : Améliorer l’échange d’information

La dernière recommandation porte sur la nécessité d’établir de meilleurs liens entre les FS du PAR, les bureaux de la Région internationale et les autres fournisseurs de services canadiens.

3.1 Multiplier les occasions d’échanger de l’information
  • Les FS ont indiqué qu’ils disposaient de peu d’information sur les besoins médicaux probables ou les autres besoins complexes des réfugiés admis au pays ainsi que de peu d’information sur les besoins particuliers des RPG qui arrivent. De plus, les FS ont indiqué qu’ils avaient peu d’information concernant les « pratiques exemplaires » des fournisseurs de services canadiens. Dans ce contexte, il est recommandé que CIC trouve des façons d’améliorer la circulation de l’information entre les régions et les FS et qu’il explore des mécanismes susceptibles de favoriser l’échange d’information entre tous les fournisseurs de services, par exemple créer un babillard, un « wiki » ou quelque autre mécanisme.

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