7. Adéquation entre l’offre et la demande

Malgré le ralentissement de l’activité économique durant la période 2008-2009, le taux de chômage devrait baisser progressivement au cours de la prochaine décennie, à mesure que la croissance de la population active ralentira et réduira le nombre de nouvelles personnes actives. Toutefois, la baisse progressive du taux de chômage ne devrait pas entraîner de pénurie généralisée sur le marché du travail.

Étant donné que l’économie se remet du ralentissement vécu au cours des dernières années, la situation la plus récente du marché du travail tend à indiquer qu’il n’y a guère de pressions ou de pénuries à l’échelle du pays; les projections à long terme pour les prochaines décennies indiquent qu’il pourrait y avoir certaines pénuries localisées, mais le Canada ne connaîtra pas de pénuries soutenues et généralisées de travailleurs. Dans l’ensemble, du point de vue des niveaux de compétence en général, nous prévoyons qu’il n’y aura pas de déséquilibre important entre l’offre et la demande de travailleurs dans les cinq principaux groupes professionnels au Canada durant les dix prochaines années. Bien sûr, on s’attend à des écarts importants entre certains de ces niveaux de compétence au chapitre de la demande annuelle de travailleurs; par exemple, on prévoit que la croissance de la demande sera la plus forte dans les emplois exigeant une formation universitaire (1,6 % par an) et la plus faible dans ceux pour lesquels une formation de niveau secondaire ou liée à une profession particulière est requise (0,9 % par an). Mais malgré ces différences, l’offre globale de main-d’œuvre répondra approximativement à la demande globale prévue.

Lorsque nous examinons plus en détail les professions, nous constatons qu’il y a des domaines où l’offre éventuelle de main-d’œuvre ne répondra pas à la demande accrue alors que, dans d’autres cas, la croissance de l’offre dépassera la demande. Ce genre de déséquilibre a toujours été plus important à l’échelle provinciale, régionale ou locale, et ce sera certainement le cas à l’avenir. Il est normal que cela se produise dans une économie de libre marché, mais une meilleure adéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre ainsi que des renseignements détaillés sur le marché du travail ne pourront qu’améliorer la situation.

Les pressions qui s’exerceront éventuellement sur le marché du travail au cours de la présente décennie devraient être les plus fortes dans le secteur de la santé en raison d’une augmentation supérieure à la moyenne de la nouvelle demande, du nombre plus élevé que la moyenne de personnes qui prennent leur retraite et d’une augmentation insuffisante de la nouvelle offre. Par conséquent, la situation future du marché du travail pour ce groupe professionnel devrait être « serrée ». Les pressions devraient être particulièrement fortes dans certaines professions, comme celles de médecin, d’infirmier, de technologue ou de technicien médical, et du personnel de soutien des services de santé. La croissance de la demande de travailleurs découle du vieillissement de la population, du financement accru des services de santé par le gouvernement et du grand nombre de départs à la retraite. La croissance de l’offre devrait être limitée par plusieurs facteurs. La nouvelle offre attribuable à l’immigration a été limitée dans le passé en raison des problèmes de reconnaissance des titres de compétences acquis à l'étranger et de la demande élevée de travailleurs de la santé partout dans le monde. La nouvelle offre provenant du système d’éducation sera également limitée en raison des longues années de formation (jusqu’à sept ans dans le cas des médecins) et de la capacité des établissements d’enseignement d’accepter de nouveaux étudiants.

Certaines améliorations liées aux questions de reconnaissance des titres de compétences étrangers ont été apportées récemment et aideront fort probablement les entrants formés à l’étranger à entrer dans plusieurs secteurs, notamment celui de la santé.Note de bas de page 30 Malgré cela, on s’attend à ce que la demande de travailleurs de la santé continue de dépasser l’offre dans les années à venir.

D’autres groupes de professions devraient connaître des pénuries à l’avenir, notamment :

  • le groupe des professions de la gestion dans bon nombre d’industries et de secteurs, essentiellement en raison d’un nombre de départs à la retraite supérieur à la moyenne;
  • les professionnels des ressources humaines et des services aux entreprises;
  • certains métiers (notamment les entrepreneurs et les contremaîtres du personnel des métiers, les métiers de l’électricité et les conducteurs d’équipement lourd) en raison d’une croissance moyenne de la nouvelle demande accompagnée d’une croissance inférieure à la moyenne de la nouvelle offre.

Certains points intéressants ressortent de l’analyse ci-dessus. On ne prévoit pas de déséquilibre soutenu du marché du travail dans les grands groupes de professions, mais on s’attend à certains déséquilibres dans des professions précises. En outre, les pressions exercées sur le marché du travail ne se limiteront pas à certains segments, mais elles se présenteront périodiquement dans un large éventail d’emplois, allant des professions de la santé aux métiers de la construction. Qui plus est, même si les professions liées aux technologies de pointe ou à « l’économie du savoir » devraient être un moteur de croissance, dans l’ensemble, elles ne sont pas considérées comme des zones de pression importantes, comme cela était le cas dans certaines prévisions antérieures.

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