ARCHIVÉ – Portrait d’un processus d’intégration

Accès à des services de soins de santé

La plupart des immigrants ont tenté d’avoir accès à des services de soins de santé au cours des quatre premières années

Tout au long des quatre premières années, l’accès à des services de soins de santé a été déclaré comme étant une activité constante d’établissement et d’intégration par la plupart des immigrants. Parmi les quatre activités d’intégration examinées (c’est-à-dire trouver un emploi, accéder à des études, accéder à des services de soins de santé et trouver un logement), l’accès à des services de soins de santé se classait au deuxième rang des activités pour lesquelles les immigrants (31 300 ou 20 %) ont déclaré avoir rencontré des obstacles à la fin de leurs quatre premières années au Canada, le moins grand nombre d’immigrants ayant déclaré avoir éprouvé des difficultés dans ce domaine au cours des six premiers mois (18 %), comparativement aux autres tâches d’intégration.

Les immigrants de la catégorie du regroupement familial étaient le moins susceptibles de déclarer des obstacles à l’accès aux services de soins de santé

On a relevé des écarts entre les différentes catégories d’immigration quant à la proportion d’immigrants ayant déclaré avoir éprouvé des difficultés d’accès aux services de soins de santé. Les immigrants de la catégorie économique étaient plus susceptibles de déclarer des difficultés d’accès aux soins de santé, comme l’indiquent, dans la Figure 9, les proportions plus élevées que la moyenne d’immigrants ayant déclaré avoir éprouvé des difficultés au cours des trois cycles1. Les immigrants de la catégorie du regroupement familial ont été en mesure de mieux surmonter les obstacles relatifs aux services de santé, peut-être grâce au soutien et à l’aide de leur famille; de ce fait, ils étaient le moins susceptibles de déclarer des difficultés parmi toutes les catégories d’immigration. Tout au long de l’ELIC, au sein de presque toutes les catégories d’immigration, à l’exception des réfugiés, on a relevé une proportion toujours croissante d’immigrants ayant déclaré des difficultés d’accès aux services de soins de santé. À la fin de la quatrième année au Canada, 12 % des réfugiés affirmaient s’être heurtés à des obstacles en matière d’accès aux services de soins de santé. Il s’agissait de la plus faible proportion relevée en même temps parmi toutes les catégories d’immigration, et aussi de la seule diminution de la proportion d’immigrants ayant déclaré avoir rencontré des obstacles à l’accès aux services de soins de santé, comparativement aux six premiers mois d’établissement au Canada.

Figure 9 : Proportion d’immigrants ayant rencontré des difficultés d’accès à des services de soins de santé, selon la catégorie d’immigration — Cycles 1, 2 et 3.

Figure 9 : Proportion d’immigrants ayant rencontré des difficultés d’accès à des services de soins de santé, selon la catégorie d’immigration — Cycles 1, 2 et 3.

Les longs délais d’attente avant de rencontrer un médecin constituaient le principal problème

Les longs délais d’attente étaient considérés comme le problème le plus souvent signalé en rapport avec l’accès à des services de soins de santé tout au long des quatre premières années pour les immigrants de l’ELIC (Figure 10). Ce problème s’est aggravé au fil du temps, compte tenu de la proportion toujours croissante d’immigrants ayant déclaré que les délais d’attente constituaient le principal problème. Il faut mentionner que ce problème n’est pas propre à la communauté immigrante, les Canadiens mentionnant eux aussi les longs délais d’attente comme étant un problème crucial pour l’accès aux soins de santé (« les temps d'attente trop longs ont été cités comme le principal obstacle par les personnes ayant éprouvé des difficultés2 »). La piètre qualité des services ou des soins était un autre problème déclaré par ces nouveaux arrivants.

Il convient aussi de souligner qu’avec le temps, la proportion d’immigrants mentionnant les problèmes de langue comme étant la principale difficulté d’accès aux soins de santé a diminué considérablement, passant de 14 % six mois après l’arrivée à 4 % quatre ans après l’arrivée. 

Figure 10 : Principale difficulté d’accès à des soins de santé au cours des quatre premières années au Canada

Figure 10 : Principale difficulté d’accès à des soins de santé au cours des quatre premières années au Canada

Les immigrants de la catégorie du regroupement familial étaient le plus susceptibles de recevoir de l’aide à l’égard des obstacles liés aux soins de santé

Bien que la proportion d’immigrants ayant déclaré avoir reçu de l’aide à l’égard des obstacles à l’accès aux services de soins de santé ait diminué au fil du temps (28 %, 14 % et 11 % respectivement aux cycles 1, 2 et 3), la proportion de ceux qui ont déclaré ne pas avoir reçu l’aide nécessaire a également montré une tendance similaire à la baisse (28 %, 18 % et 17 % respectivement aux trois cycles) (Tableau 6). Bien que le pourcentage de nouveaux arrivants ayant reçu de l’aide ait diminué en fonction du temps passé au Canada, cette baisse peut refléter en partie une diminution du besoin de ce type d’aide.

Les immigrants de la catégorie du regroupement familial étaient le plus susceptibles de recevoir de l’aide à l’égard des problèmes d’accès aux services de soins de santé, comparativement à leurs homologues admis au titre des autres catégories d’immigration. La présence d’un réseau sous une forme ou une autre au moment de l’admission a probablement joué un rôle pour ce qui est d’aider les immigrants de cette catégorie à accéder à des services de soins de santé. Par contre, la plus forte proportion d’immigrants ayant déclaré des besoins non comblés s’observait chez les réfugiés.

Tableau 6 : Ont reçu de l’aide et avaient besoin d’aide mais n’en ont pas reçu à l’égard de la principale difficulté déclarée d’accès à des services de soins de santé.

Types particuliers de besoins non comblés Catégorie d'immigration
Catégorie du regroupement familial Travailleurs qualifiés (DP)  Travailleurs qualifiés
(C et PC)
Autres immigrants économiques Réfugiés Tous les immigrants2
Immigrants ayant eu des difficultés d'accès à des soins de santé  – Cycle 1 5 092 11 399 8 432 1 644 1 583 28 203
Immigrants ayant reçu de l'aide à l'égard de la principale difficulté d'accès à des soins de santé – Cycle 1 42 % 23 % 27 % 19 % 33 % 28 %
Immigrants n'ayant pas reçu l'aide nécessaire à l'égard de la principale difficulté d'accès à des soins de santé – Cycle 1 29 % 31 % 25 % 13 % 39 % 28 %
Immigrants ayant eu des difficultés d'accès à des soins de santé – Cycle 2 4 627 9 139 7 423 1 850 1 041 24 114
Immigrants ayant reçu de l'aide à l'égard de la principale difficulté d'accès à des soins de santé – Cycle 2 21 % 15 % 9 % 10 % 8 % 14 %
Immigrants n'ayant pas reçu l'aide nécessaire à l'égard d'un problème de santé en général1 – Cycle 2 12 % 18 % 22 % 11 % 24 % 18 %
Immigrants ayant eu des difficultés d'accès à des soins de santé – Cycle 3 6 095 12 233 9 400 2 290 1 191 31 295
Immigrants ayant reçu de l'aide à l'égard de la principale difficulté d'accès à des soins de santé – Cycle 3 14 % 8 % 11 % 12 %E F 11 %
Immigrants n'ayant pas reçu l'aide nécessaire à l'égard d'un problème de santé en général1 – Cycle  3  15 % 17 % 18 % 18 %E 20 %E 17 %

1La question source a été considérablement modifiée. Plutôt que de demander au RL s'il avait eu besoin d'aide mais n'en avait pas reçu à l'égard de la principale difficulté d'accès à des soins de santé, on lui a demandé s’il avait eu besoin d'aide mais n'en avait pas reçu pour tous les problèmes d'ordre médical, dentaire ou émotionnel.

2Les chiffres indiqués sous la rubrique « Tous les immigrants » comprennent un petit nombre d'immigrants admis au titre de catégories non mentionnées dans le tableau.

EÀ utiliser avec précaution.

F Trop peu fiable pour être publié.

Source : Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada – Cycle 3, 2005.

On ne s’étonnera pas que les immigrants plus âgés aient fait l’objet d’une plus grande attention en matière d’accès aux services de soins de santé. Quatre ans après leur admission, parmi les immigrants de 45 ans ou plus ayant déclaré des difficultés d’accès aux soins de santé, 14 % avaient reçu de l’aide à l’égard de la principale difficulté, ce qui représente une proportion nettement plus élevée que celle des immigrants de 25 à 44 ans (9 %).

Les amis étaient la source d’aide le plus souvent citée à l’égard des difficultés d’accès aux services de soins de santé.

En examinant les sources d’aide, on constate que tous les immigrants avaient beaucoup recours aux réseaux sociaux (Figure 11). L’aide d’un ami était l’une des ressources le plus souvent citée à l’égard des obstacles à l’accès aux services de soins de santé (36 % six mois après l’admission et 44 % à partir de deux ans après l’arrivée). L’importance du recours aux membres de la parenté est passée de 38 % six mois après l’admission à 20 % quatre ans après l’arrivée au Canada, mais le recours au réseau de la parenté était toujours très important. En outre, on a constaté une augmentation modeste de la proportion d’immigrants ayant déclaré avoir reçu de l’aide de travailleurs de la santé avec le temps.

Figure 11 : Principales sources d’aide reçue à l’égard de la principale difficulté d’accès à des services de soins de santé — Cycles 1, 2 et 3.

Figure 11 : Principales sources d’aide reçue à l’égard de la principale difficulté d’accès à des services de soins de santé — Cycles 1, 2 et 3.

L’aide financière et les renseignements étaient les types d’aide le plus nécessaires mais non reçus à l’égard des difficultés d’accès à des services de soins de santé pour les nouveaux arrivants de l’ELIC. Quatre ans après l’admission, près d’un immigrant sur trois (31 %) ayant déclaré ne pas avoir reçu l’aide nécessaire a affirmé que ce dont il avait le plus besoin était une aide financière, suivie de renseignements (30 %) et de conseils (22 %). Il convient de souligner que, d’une catégorie d’immigration à l’autre, l’aide financière était le plus importante pour les réfugiés (57 %), alors que les demandeurs principaux admis à titre de travailleurs qualifiés étaient plus susceptibles de déclarer un besoin de renseignements (32 %).

Notes

1La seule exception était constituée par les autres immigrants économiques au cycle 1.

2Statistique Canada. 2006.Accès aux services de soins de santé au Canada, janvier à décembre 2005, numéro 82-575-XIE2006002 au catalogue, p. 9.

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