Les immigrants récents des régions métropolitaines : Toronto — un profil comparatif d’après le rencensement de 2001
Partie E : Revenu
Sources et niveau de revenu
Les sources de revenu varient en fonction du temps passé au Canada
Soixante-treize pour cent des femmes nées au Canada et 82 % des hommes nés au Canada ont enregistré des revenus d’emploi en 2000. Une plus forte proportion de personnes nées au Canada que d’immigrants touchaient des revenus d’emploi. Si une proportion relativement faible d’immigrants récents ont un revenu d’emploi, c’est que leur taux d’activité est moins élevé.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Une personne peut tirer un revenu de l’un e ou l’autre de ces sources, ou des trois. Pour une définition des trois sources de revenu, voir le glossaire.
En 2000, la proportion de personnes ayant un revenu d’emploi était supérieure à 1995, à l’exception des immigrants antérieurs. Celle-ci a augmenté de quatre points de pourcentage chez les personnes nées au Canada et de onze points de pourcentage chez les immigrants très récents.
Pour les immigrants récents, il est plus probable de ne pas avoir de revenu que chez les personnes nées au Canada et les immigrants antérieurs. Cependant, parmi les immigrants, la proportion qui se trouvent dans cette situation décroît nettement à mesure que s’allonge la durée de leur séjour au Canada, pour finir par être inférieure à celle des personnes d’origine canadienne pour la cohorte la plus ancienne. De plus, l’incidence des immigrants très récents sans revenu a connu une baisse marquée entre 1995 et 2000 – un repli de 21 à 11 % pour les femmes et de 9 % à 7 % pour les hommes.
Chez les immigrants récents, il est beaucoup moins probable de disposer d’autres revenus de source privée (revenus de placement, prestations de retraite, etc.) que chez les natifs du Canada et les immigrants antérieurs. Ces proportions sont très semblables à celles observées en 1995.
La proportion du revenu provenant de paiements de transfert est beaucoup plus élevée chez les immigrants que chez les personnes nées au Canada. Le fort pourcentage d’immigrants antérieurs recevant des paiements de transfert du gouvernement est attribuable au fait que ce groupe compte une part élevée de personnes âgées, lesquelles touchent généralement des prestations de la Sécurité de la vieillesse ainsi que des prestations du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec. Depuis 1995, les paiements de transfert sont plus souvent versés aux femmes qu’aux hommes, puisque depuis 2000, les prestations pour enfants sont payées à la mère.
Les immigrants qui vivent au Canada depuis plus longtemps disposent d’un revenu moyen plus élevé
Si l’on considère seulement les personnes ayant déclaré un revenu en 2000, les immigrants ont empoché en moyenne les trois quarts de ce qu’ont reçu les personnes nées au Canada. Les personnes qui ont immigré avant 1986 disposaient d’un revenu équivalant à 90 % du revenu moyen des Canadiens d’origine. Les immigrants très récents reçoivent un peu plus de la moitié de ce qu’ont gagné les personnes nées au Canada, tandis que chez les personnes ayant immigré dans la période allant de 1986 à 1995, cette proportion atteignait 60 % (hommes) et 66 % (femmes) du revenu des personnes nées au Canada. Le revenu moyen des femmes équivaut à environ les deux tiers de celui des hommes.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
Les revenus d’emploi représentent la majeure partie des revenus de tous les groupes; la proportion du revenu est, chez les femmes, équivalente entre les immigrantes récentes et les natives du Canada, et, chez les hommes, plus élevée pour les immigrants récents. La proportion des autres revenus de source privée est considérablement inférieure chez les immigrants récents, tandis que les transferts gouvernementaux occupent une place plus importante dans la composition de leur revenu.
La proportion du revenu tiré d’un emploi a augmenté depuis 1995 pour toutes les cohortes, et de façon plus sensible chez les immigrants très récents (soit 5 % de plus pour les femmes et 9 % pour les hommes) par rapport aux natifs du Canada (2 % de plus chez les femmes et 3 % chez les hommes).
Le revenu des immigrants récents qui travaillent principalement à temps plein est plus faible
Les salaires et traitements des immigrants récents ayant principalement travaillé à temps plein en 2000 sont bien inférieurs à la moyenne torontoise. À Toronto, le niveau relatif des salaires et des traitements des immigrants très récents, qui correspond à 65 % de la moyenne, était supérieur à ce qu’il était en 1995. Cependant, les immigrants arrivés il y a cinq à quinze ans avaient un revenu relatif inférieur à celui des immigrants arrivés cinq ans auparavant.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
Les transferts gouvernementaux forment une part plus importante du revenu des ménages, sauf chez les personnes âgées
En 2000, la grande majorité des ménages de Toronto ont reçu des transferts gouvernementaux. Les ménages d’immigrants récents étaient plus susceptibles de recevoir des prestations que les autres ménages, les montant reçus étant plus élevés.
Le montant des prestations varie considérablement selon l’âge de la personne la plus âgée du ménage. C’est ce qui explique les différences entre les ménages d’immigrants récents, d’immigrants antérieurs et d’origine canadienne. Les ménages d’immigrants récents très jeunes bénéficient de transferts gouvernementaux dans les mêmes proportions que les ménages de Canadiens d’origine, mais les montants touchés sont un peu plus élevés. En ce qui concerne les ménages d’immigrants récents dirigés par des personnes âgées de 25 à 64 ans, ils recevaient beaucoup plus fréquemment des paiements de transfert, les montants reçus étant plus élevés, que les immigrants antérieurs et les personnes nées au Canada.
Les transferts gouvernementaux versés aux ménages où il n’y a pas de personnes âgées sont en général des prestations d’assurance-emploi, des indemnisations versées aux accidentés du travail, de l’aide sociale, de l’aide aux étudiants ou des prestations d’autres programmes. Les crédits d’impôt comme la prestation fiscale canadienne pour enfants, les crédits pour TPS et les crédits pour taxes provinciales font également partie de ces paiements de transfert. Par rapport aux immigrants antérieurs et aux personnes nées au Canada, la fréquence et le montant des paiements de transfert plus élevés pour les ménages d’immigrants récents composés de personnes âgées de 25 à 64 ans peuvent être liés au plus grand nombre moyen d’enfants dans ces familles et à la différence quant aux taux d’activité et de chômage déjà abordée dans la partie D. Le fait que les transferts gouvernementaux représentent une portion plus importante de leur revenu est également attribuable au faible niveau de leur revenu total.
Presque tous les ménages comptant des personnes de 65 ans et plus ont reçu des paiements de transfert gouvernementaux – prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec. Les ménages comptant des personnes âgées, qu’ils soient formés d’immigrants ou de Canadiens d’origine, ont touché des montants similaires, sauf s’il s’agit d’immigrants très récents, qui ont reçu beaucoup moins. Les personnes âgées qui viennent tout juste d’immigrer n’ont pas droit à la sécurité de la vieillesse et n’ont pas accumulé suffisamment de crédits ouvrant droit à pension dans le cadre du Régime de pensions du Canada ou du Régime des rentes du Québec.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
La répartition du revenu
Le revenu personnel se rapproche de la parité et d’une répartition analogue avec le temps
Chez les immigrants très récents, la moitié des femmes et un tiers des hommes n’ont déclaré aucun revenu ou un revenu inférieur à 10 000 $ en 2000. La proportion des immigrants n’ayant déclaré aucun revenu ou un revenu inférieur à 10 000 $ est plus faible chez les personnes qui ont immigré entre 1986 et 1995. La proportion de personnes sans revenu est encore plus faible chez les immigrants antérieurs, qui ont aussi déclaré des revenus inférieurs à 10 000 $ dans une proportion beaucoup moindre que les immigrants récents.
À l’extrémité supérieure de l’échelle de revenu, les immigrants récents et particulièrement les immigrants très récents sont sous-représentés. La proportion de personnes disposant d’un revenu de 50 000 $ et plus est, chez les immigrants établis entre 1986 et 1995, inférieure à la moitié de celle que l’on observe chez les personnes nées au Canada.
La répartition des revenus des immigrants très récents était plus favorable en 2000 qu’en 1995, par rapport à la répartition observée dans les autres groupes.
Sans revenu |
1 $ à 9 999 $ |
10 000 $ à 29 999 $ |
30 000 $ à 49 999 $ |
50 000 $ et plus |
Total | Revenu moyen | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Femmes | |||||||
Nées au Canada | 5 % | 23 % | 31 % | 24 % | 17 % | 100 % | 29 870 $ |
Immigrantes | 6 % | 25 % | 40 % | 19 % | 9 % | 100 % | 22 880 $ |
Admises avant 1986 | 4 % | 19 % | 42 % | 23 % | 13 % | 100 % | 27 340 $ |
Admises 1986-1995 | 8 % | 30 % | 40 % | 17 % | 6 % | 100 % | 19 210 $ |
Admises 1996-1999 | 11 % | 40 % | 34 % | 11 % | 4 % | 100 % | 14 630 $ |
Hommes | |||||||
Nés au Canada | 5 % | 17 % | 22 % | 23 % | 33 % | 100 % | 48 780 $ |
Immigrants | 3 % | 16 % | 33 % | 25 % | 24 % | 100 % | 37 450 $ |
Admis avant 1986 | 0 % | 10 % | 33 % | 26 % | 31 % | 100 % | 45 860 $ |
Admis 1986-1995 | 5 % | 21 % | 32 % | 25 % | 16 % | 100 % | 28 960 $ |
Admis 1996-1999 | 7 % | 25 % | 34 % | 20 % | 14 % | 100 % | 25 940 $ |
Total | |||||||
Nés au Canada | 5 % | 20 % | 27 % | 24 % | 25 % | 100 % | 39 100 $ |
Immigrants | 5 % | 21 % | 37 % | 22 % | 16 % | 100 % | 29 810 $ |
Admis avant 1986 | 2 % | 15 % | 37 % | 24 % | 22 % | 100 % | 36 150 $ |
Admis 1986-1995 | 6 % | 26 % | 36 % | 21 % | 11 % | 100 % | 23 850 $ |
Admis 1996-1999 | 9 % | 33 % | 34 % | 15 % | 9 % | 100 % | 20 030 $ |
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000.
La répartition du revenu du ménage devient très semblable
En 2000, les ménages d’immigrants récents disposaient en moyenne de 64 200 $, soit 77 % du revenu des ménages d’origine canadienne. Contrairement à ce qui se passe dans l’ensemble du Canada, le revenu des ménages d’immigrants récents de Toronto est beaucoup moins élevé que celui des ménages d’origine canadienne. Le revenu des ménages constitués uniquement d’immigrants très récents était particulièrement faible, soit à peine 56 % du revenu des ménages d’origine canadienne.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Le total de » Tous les ménages » comprend les ménages de résidents non permanents ne figurant pas dans le tableau. Pour une définition de « ménages » et de concepts connexes, voir le glossaire.
Même s’ils comptent beaucoup de personnes, près du quart des ménages formés uniquement d’immigrants très récents ont un revenu inférieur à 20 000 $. Dans les ménages formés d’immigrants très récents et d’autres personnes, un revenu relativement élevé peut être attribuable à la taille du ménage et au fait que d’autres membres du ménage, vivant au Canada depuis plus de cinq ans, sont plus susceptibles de gagner un revenu.
Un immigrant très récent sur trois dispose d’un faible revenu
Les immigrants récents ont plus tendance que les immigrants antérieurs et que les personnes nées au Canada à vivre dans une famille dont le revenu est inférieur au revenu médian familial, ou, s’ils ne vivent pas dans une famille, à gagner un revenu inférieur au revenu médian des personnes hors famille. Ils sont également plus susceptibles d’avoir un revenu inférieur à la moitié du revenu médian ou de vivre dans une famille ayant ce type de revenu (c’est-à-dire d’avoir un faible revenu). Le pourcentage des immigrants disposant d’un revenu se situant dans les tranches inférieures de revenu décroît avec la durée du séjour de la cohorte au Canada.
Figure E-1 : Immigrants selon la période d’immigration et personnes nées au Canada – pourcentage de personnes dont le revenu de la famille ou dont le revenu individuel est au-dessous du revenu médian et inférieur à la moitié du revenu médian, région métropolitaine de recensement de Toronto, 2000
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans toutes les figures de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Pour une définition de « revenu médian » et des détails sur les calculs effectués, voir le glossaire.
La proportion des immigrants très récents dont le revenu familial ou personnel est inférieur à la moitié du revenu médian approche un sur trois, soit plus de deux fois celle des natifs du Canada. La proportion d’immigrants très récents ayant un revenu inférieur au revenu médian est également beaucoup plus élevée, sept sur dix se trouvant dans cette situation.
La proportion des personnes dont le revenu est inférieur à la médiane varie selon l’âge et, dans une moindre mesure, selon le sexe. Chez les personnes nées au Canada et les immigrants antérieurs, cette proportion est la plus élevée parmi les personnes âgées. Toutefois, ce n’est pas le cas des immigrants très récents, pour qui ce sont les plus jeunes qui se retrouvent le plus fréquemment dans cette situation. Les personnes qui ont immigré entre 1986 et 1995 occupent une position intermédiaire.
Dans tous les groupes d’âge, hommes et femmes indistinctement, sauf chez les personnes de 65 ans et plus, la proportion des personnes dont le revenu est inférieur à la médiane globale est beaucoup plus élevée chez les immigrants récents que chez les personnes nées au Canada. Cet écart est plus marqué chez les personnes en âge de travailler, soit de 15 à 64 ans.
Plus de trois immigrants admis entre 1996 et 1999 sur dix disposent d’un faible revenu ou vivent dans une famille à faible revenu (c.-à-d. un revenu inférieur à la moitié de la médiane), une proportion équivalant à plus du double de celle des personnes nées au Canada vivant dans la même situation. Dans tous les groupes d’âge, la proportion de très faibles revenus est beaucoup plus importante chez les immigrants très récents que chez les personnes nées au Canada. L’écart est particulièrement marqué chez les personnes de moins de 65 ans.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Pour une définition de « revenu médian » et des détails sur les calculs effectués, voir le glossaire.
Remarque : Les revenus présentés sont ceux de l’année 2000. Dans tous les tableaux de la partie E, les immigrants et les immigrants très récents ne représentent que les personnes admises avant 2000 et qui auraient pu avoir un revenu pour toute l’année 2000. Pour une définition de « revenu médian » et des détails sur les calculs effectués, voir le glossaire.
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