ARCHIVÉ – Profil socioéconomique des immigrants établis dans les quatre provinces de l’Atlantique – Phase II : Pleins feux sur les collectivités dynamiques
Quelques tendances générales concernant les nouveaux arrivants et les étudiants étrangers dans le Canada atlantique
Dans la présente section, les données sur les nouveaux arrivants sont analysées pour le Canada atlantique en général et pour trois villes de la région (Halifax, St. John’s et Charlottetown) en particulier. Des données sur l’arrivée d’étudiants étrangers et sur la population résidente sont également analysées pour les trois villes.
La première phase du projet consistait en une analyse des données sur les nouveaux arrivants de 1981 à 2001, et il a été constaté que le volume de nouveaux arrivants dans la région avait diminué à la fin des années 1990. Selon des données plus récentes, illustrées dans le graphique 1 pour la période 2001-2006, le Canada atlantique accueille maintenant un plus grand nombre d’immigrants. Entre 2001 et 2006, le volume annuel de nouveaux arrivants dans la région a augmenté de 75 % environ. La hausse la plus importante a été enregistrée à l’Île-du-Prince-Édouard, où le volume annuel de nouveaux arrivants a plus que quadruplé (passant de 134 à 565). Viennent ensuite le Nouveau-Brunswick, où le niveau d’immigration annuel a plus que doublé (de 798 à 1 646), la Nouvelle-Écosse, où le volume de nouveaux arrivants a augmenté de 1,52 fois environ (1 700 à 2 585), et Terre-Neuve-et-Labrador, qui a vu son volume augmenter de près de 1,3 fois (de 393 à 511). Comme le volume national est resté stable à quelque 250 000 nouveaux arrivants chaque année de la période, le mouvement migratoire accru en faveur du Canada atlantique témoigne d’une participation plus active des quatre provinces au programme national d’immigration, comme nous l’avons mentionné dans l’introduction.
Graphique 1 : Volume de nouveaux arrivants dans le Canada atlantique, par province, 2001-2006
Province | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 |
---|---|---|---|---|---|---|
Nouvelle-Écosse | 1700 | 1418 | 1474 | 1770 | 1929 | 2585 |
Terre-Neuve-et-Labrador | 393 | 407 | 359 | 579 | 496 | 511 |
Île-du-Prince-Édouard | 134 | 106 | 153 | 310 | 330 | 565 |
Nouveau-Brunswick | 798 | 706 | 665 | 795 | 1091 | 1646 |
Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2006, totalisations spéciales.
L’arrivée d’immigrants dans le Canada atlantique a contribué à freiner le déclin de la population, et cet apport a augmenté dans les dernières années. Comme le montre le tableau 1, si l’immigration avait été nulle de 1996 à 2001, le déclin de la population de l’Atlantique aurait été supérieur de 16,5 % au taux réel enregistré. Durant la période 2001-2006, la baisse aurait été 93,4 % plus élevée, n’eût été l’immigration.
Tableau 1 : Taux de croissance net de la population de l’Atlantique et contribution des immigrants récents à la croissance de la population provinciale, 1996-2006
Période | 1996-2001 | 2001-2006 |
---|---|---|
Population à la fin de la période | 2 285 729* | 2 284 779 |
Accroissement de la population | -23 881 | -950 |
Croissance sans l'immigration (1) | -60 800 | -14 440 |
Immigrants récents (2)1 | 9 940 | 13 490 |
Contribution de l'immigration à l'accroissement de la population [(2/1)×100] (%) | 16,3 | 93,4 |
*D’après les données révisées du Recensement de 2001 publiées par Statistique Canada.
Source : Statistique Canada, recensements de la population de 2001 et de 2006.
Le graphique 2 montre que la plupart des nouveaux arrivants dans les trois villes sélectionnées de l’Atlantique vont à Halifax. Le nombre de nouveaux arrivants dans cette ville a augmenté soudainement au milieu des années 1990 à la suite de la première guerre du Golfe Persique et en raison, également, de la campagne énergique menée par des conseillers en immigration afin de recruter des immigrants du Moyen-Orient [Note 1]. En 1999 cependant, le volume est revenu à son niveau habituel de 1 200 à 1 500 nouveaux arrivants par année. Leurs nombres ont de nouveau augmenté à compter de 2003 par suite des efforts déployés par les administrations provinciale et municipales, les organismes communautaires et les organismes d’aide à l’établissement des immigrants pour attirer des immigrants dans la province de la Nouvelle-Écosse.
Charlottetown, celle des trois villes ayant accueilli le moins d’immigrants durant la majeure partie de la période visée, a vu son volume de nouveaux arrivants augmenter à partir de 2003 et a accueilli, en 2006, plus d’immigrants que St. John’s. À St. John’s, la situation relativement stagnante des trois dernières années de la période, malgré l’essor économique que connaît cette ville, serait partiellement attribuable à deux causes. D’abord, la ville a lancé sa stratégie d’immigration en 2006 seulement, de sorte que les retombées ne sont pas reflétées dans nos données. Deuxièmement, la ville a une petite population d’immigrants qui est également moins diversifiée que celle des autres grandes villes du Canada. La hausse récente du nombre de nouveaux arrivants originaires de pays non européens pourrait, à long terme, influer favorablement sur le flux migratoire en provenance de ces pays.
Graphique 2 : Nouveaux arrivants (demandeurs principaux et personnes à charge) dans le Canada atlantique : Halifax, St. John's et Charlottetown, 1991-2006
Villes | |||
---|---|---|---|
Halifax | St. John's | Charlottetown | |
1991 | 1217 | 457 | 116 |
1992 | 1937 | 563 | 85 |
1993 | 2566 | 479 | 118 |
1994 | 3147 | 371 | 125 |
1995 | 3248 | 447 | 119 |
1996 | 2906 | 458 | 123 |
1997 | 2627 | 293 | 119 |
1998 | 1792 | 303 | 117 |
1999 | 1320 | 317 | 99 |
2000 | 1332 | 297 | 133 |
2001 | 1398 | 299 | 103 |
2002 | 1136 | 296 | 70 |
2003 | 1115 | 256 | 109 |
2004 | 1357 | 424 | 224 |
2005 | 1490 | 399 | 233 |
2006 | 1916 | 379 | 463 |
Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2006, totalisations spéciales.
Nouveaux arrivants au sein de la population active : Halifax, St. John’s et Charlottetown
Le graphique 3 montre que les immigrants suivent la même tendance qu’il s’agisse d’intégrer la population active ou d’intégrer la population totale (tendance illustrée dans le graphique 1). Il s’ensuit que l’immigration peut représenter une importante source de croissance de la population active, laquelle a été freinée par un déclin de la population dans le Canada atlantique. Une analyse comparative des taux de participation au marché du travail des immigrants et de la population résidente totale est présentée plus loin dans le rapport.
Graphique 3 : Nouveaux arrivants au sein de la population active : Halifax, St. John’s et Charlottetown, 1991-2006
Halifax | St John's | Charlottetown | |
---|---|---|---|
1991 | 509 | 305 | 54 |
1992 | 614 | 356 | 39 |
1993 | 666 | 277 | 56 |
1994 | 678 | 199 | 49 |
1995 | 771 | 272 | 68 |
1996 | 768 | 283 | 54 |
1997 | 743 | 176 | 59 |
1998 | 523 | 144 | 54 |
1999 | 553 | 168 | 48 |
2000 | 535 | 161 | 71 |
2001 | 636 | 144 | 53 |
2002 | 533 | 155 | 33 |
2003 | 524 | 145 | 57 |
2004 | 637 | 198 | 88 |
2005 | 702 | 194 | 89 |
2006 | 884 | 200 | 216 |
Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2006, totalisations spéciales.
Les étudiants étrangers forment un bassin d’immigrants éventuels hautement qualifiés. Attirer les étudiants étrangers et les inciter à rester une fois le diplôme obtenu est l’un des objectifs visés par les stratégies d’immigration mises en œuvre par les gouvernements provinciaux du Canada atlantique. En 2007 par exemple, la Nouvelle-Écosse a ajouté la catégorie « diplômés étrangers » à son programme de candidats de la province afin d’accélérer le processus d’établissement pour les étudiants étrangers qui souhaitent demeurer dans la province après leurs études. La stratégie d’immigration mise en œuvre par la province de Terre-Neuve-et-Labrador appuie les efforts déployés par les établissements d’enseignement postsecondaire et les écoles de la maternelle à la 12e année en vue d’attirer un nombre croissant d’étudiants étrangers. L’Université Memorial de Terre-Neuve est un partenaire clé de cette initiative. La province du Nouveau-Brunswick a également signé une entente avec le gouvernement fédéral grâce à laquelle il est plus facile pour les diplômés étrangers au Nouveau-Brunswick d’acquérir une année additionnelle d’expérience de travail dans leur domaine d’étude. Ce changement devrait être bénéfique pour les diplômés qui souhaitent demander la résidence permanente à titre de travailleur qualifié, puisqu’ils obtiendront ainsi des points supplémentaires dans leur domaine d’expertise sur la grille de sélection. La plupart des étudiants étrangers sont inscrits à l’université.
Le graphique 4 montre que, de 1991 à 2006, Halifax a enregistré une hausse marquée du volume annuel de nouveaux arrivants de la catégorie des étudiants étrangers, tandis que St. John’s et Charlottetown ont maintenu leurs niveaux sous la barre des 200 pendant la même période. La population étudiante résidente (illustrée au graphique 5) suit la même tendance. La présence à Halifax d’une plus grande population d’étudiants étrangers résulte en partie des campagnes de recrutement menées par les trois universités de la ville.
Graphique 4 : Volume annuel d’étudiants étrangers : Halifax, St. John’s et Charlottetown, 1991-2006
Halifax | St. John's | Charlottetown | |
---|---|---|---|
1991 | 491 | 174 | 46 |
1992 | 499 | 133 | 70 |
1993 | 418 | 108 | 41 |
1994 | 403 | 95 | 28 |
1995 | 450 | 86 | 36 |
1996 | 602 | 124 | 33 |
1997 | 619 | 142 | 50 |
1998 | 747 | 130 | 52 |
1999 | 945 | 136 | 60 |
2000 | 1008 | 144 | 67 |
2001 | 1197 | 120 | 89 |
2002 | 1230 | 147 | 77 |
2003 | 1248 | 165 | 88 |
2004 | 1186 | 143 | 90 |
2005 | 1122 | 201 | 94 |
2006 | 1206 | 209 | 123 |
Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2006, totalisations spéciales.
Graphique 5 : Population d’étudiants étrangers (au 1er décembre) : Halifax, St. John’s et Charlottetown, 1991-2006
Halifax | St. John's | Charlottetown | |
---|---|---|---|
1991 | 1274 | 431 | 63 |
1992 | 1329 | 472 | 81 |
1993 | 1333 | 479 | 89 |
1994 | 1231 | 446 | 78 |
1995 | 1168 | 306 | 84 |
1996 | 1255 | 255 | 91 |
1997 | 1269 | 248 | 96 |
1998 | 1454 | 276 | 107 |
1999 | 1760 | 267 | 138 |
2000 | 1857 | 242 | 153 |
2001 | 2206 | 256 | 183 |
2002 | 2529 | 257 | 178 |
2003 | 2846 | 329 | 209 |
2004 | 3125 | 361 | 233 |
2005 | 3164 | 428 | 277 |
2006 | 3349 | 495 | 333 |
Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2006, totalisations spéciales.
On peut voir, dans le tableau 2, que les étudiants étrangers qui arrivent dans les trois villes sont, en majorité, originaires de la Chine. La part des étudiants originaires de l’Inde et du Bangladesh a cependant augmenté dans les dernières années de la période, surtout à St. John’s. Les États-Unis figurent parmi les cinq principaux pays sources pour les trois villes. Le tableau 3 montre que la plus grande population d’étudiants étrangers se trouve à Halifax et qu’elle y est également la plus diversifiée par rapport à celle des deux autres villes.
Tableau 2 : Cinq principaux pays sources des étudiants étrangers arrivant dans les trois villes choisies du Canada atlantique, 1991-2006
Périodes | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Villes | Rang | 1991-95 | 1996-00 | 2001-06 | |||
Pays | Nombre | Pays | Nombre | Pays | Nombre | ||
Halifax | 1 | É.-U. | 221 | Corée | 330 | Chine | 1249 |
2 | Chine | 164 | É.-U. | 296 | Corée | 869 | |
3 | Hong Kong | 137 | Japon | 262 | É.-U. | 421 | |
4 | Bermuda | 128 | Mexique | 211 | Japon | 383 | |
5 | Japon | 109 | Brazil | 118 | Germanie | 298 | |
St. John's | 1 | Chine | 111 | Chine | 109 | Chine | 331 |
2 | Malaisie | 56 | É.-U. | 91 | É.-U. | 71 | |
3 | É.-U. | 54 | R.-U.. | 64 | Inde | 60 | |
4 | R.-U. | 54 | Inde | 35 | Bangladesh | 58 | |
5 | Hong Kong | 33 | Germanie | 21 | Zimbabwe | 13 | |
Charlottetown | 1 | É.-U. | 89 | É.-U. | 98 | É.-U. | 159 |
2 | Malaisie | 36 | Japon | 31 | Corée | 57 | |
3 | * | Corée | 10 | Chine | 36 | ||
4 | * | Mexique | 6 | Japon | 18 | ||
5 | * | France | 5 | Australie | 11 |
*Données supprimées par souci de confidentialité.
Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2006, totalisations spéciales.
1 On trouvera une analyse détaillée dans Akbari, A., S. Lynch, T. McDonald et W. Rankaduwa, 2007. Socioeconomic and Demographic Profiles of Immigrants in Atlantic Canada (sur le site www.atlantic.metropolis.net).
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